Résumé de la décision
La décision concernait un recours en annulation par M. L et d'autres contre une ordonnance du président de la 4ème chambre du tribunal administratif de Marseille, qui avait rejeté leur requête tendant à annuler la décision du maire de Port-de-Bouc relative à la non-opposition à la déclaration préalable déposée par la société Cellnex France. Le tribunal a annulé l'ordonnance initiale, considérant que les requérants avaient fourni des pièces justifiant leur droit à contester la décision. En conséquence, la société Cellnex France a été condamnée à verser une somme de 1 500 euros à M. L et autres pour couvrir les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la requête : L'ordonnance initiale se basait sur le fait que les requérants n'avaient pas fourni les pièces exigées par l'article R. 600-4 du code de l'urbanisme. Cependant, le tribunal a estimé que des documents justifiant la détention régulière des biens avaient été joints à la requête : « [...] il ressort toutefois des pièces du dossier soumis au juge du fond qu'étaient joints à la requête introductive d'instance des attestations de vente notariées et des extraits d'acte de vente. »
2. Dénaturation des faits : Le tribunal a déterminé que l'ordonnance était entachée de dénaturation, car les éléments présentés par les requérants avaient été écartés à tort par le président du tribunal : « Ainsi, l'ordonnance attaquée est entachée de dénaturation. Par suite, M. L... et autres sont fondés à en demander l'annulation. »
3. Condamnation des frais de justice : Le tribunal a également ordonné que la société Cellnex France verse une indemnité en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, en soulignant que cela représente une juste compensation pour les requérants, qui n'étaient pas la partie perdante : « Ces mêmes dispositions font obstacle à ce que soit mise à la charge de ceux-ci, qui ne sont pas, dans la présente instance, la partie perdante, les sommes demandées par la commune de Port-de-Bouc et par les sociétés Bouygues Télécom et Cellnex France. »
Interprétations et citations légales
1. Code de l'urbanisme - Article R. 600-4 : Cet article impose que les requêtes contre une décision relative à l'occupation ou à l'utilisation du sol soient accompagnées de justificatifs. Le tribunal a interprété cela comme une exigence de fournir des éléments permettant d'établir la régularité de la détention du bien. La décision du tribunal entend rappeler que les documents fournis par M. L et autres étaient suffisants pour se conformer à cette exigence.
2. Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article permet aux présidents de formation de jugement de rejeter des requêtes manifestement irrecevables. Toutefois, le tribunal a souligné que l'irrecevabilité devrait être validée seulement après une invitation à régulariser, montrant ici une protection des droits des requérants.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit la possibilité pour une partie de demander des indemnités lorsque l'autre partie perd le litige. Cela reflète le principe du droit à la réparation des frais engagés dans le cadre d'une procédure contentieuse. Le tribunal a appliqué cet article en accordant des frais à M. L et autres, en tant que partie gagnante.
Cette décision souligne l'importance de respecter les principes de bonne administration de la justice et la protection des droits des requérants dans les procédures administratives.