Résumé de la décision
Mme A...B..., qui a été réintégrée dans la nationalité française par décret du 25 avril 2014, a demandé l'annulation de la décision du ministre de l'intérieur du 4 octobre 2018, laquelle refusait de modifier le décret pour y inclure le nom de ses quatre enfants. Les enfants de Mme B... étant majeurs à la date de la réintégration, le tribunal a conclu qu'ils ne pouvaient bénéficier des dispositions relatives à la nationalité française, et a rejeté la requête de Mme B...
Arguments pertinents
1. Condition d'âge : La décision souligne que les enfants de Mme B... étaient devenus majeurs au moment de la signature du décret de réintégration. Par conséquent, ils ne pouvaient pas bénéficier des dispositions de l'article 22-1 du Code civil, établissant que seul un enfant mineur peut devenir français par l'effet de la réintégration de l'un de ses parents.
- Citation pertinente : "Un enfant ne peut, par application de ces dispositions, devenir français de plein droit par l'effet du décret qui confère la nationalité française à l'un de ses parents que s'il est mineur."
2. Application des articles pertinents : Le ministre de l'intérieur a agi en conformité avec les articles 22-1 et 24-3 du Code civil, sans erreur de droit. Le rejet de la requête de Mme B... repose sur le fait que ces articles ne s'appliquent qu'aux enfants mineurs.
- Citation pertinente : "Le ministre de l'intérieur n'a pas commis d'erreur de droit en se fondant, pour examiner la situation des enfants de Mme B..., sur les dispositions de l'article 22-1 du Code civil."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie principalement sur les dispositions du Code civil concernant l'acquisition et la réintégration de la nationalité française. Les textes de loi appliqués sont interprétés comme suit :
- Code civil - Article 22-1 : Ce texte stipule que la nationalité française est acquise de plein droit pour l'enfant mineur d'un parent qui acquiert la nationalité française, mais ne concerne pas les enfants devenus majeurs avant la réintégration : "L'enfant mineur dont l'un des deux parents acquiert la nationalité française, devient français de plein droit s'il a la même résidence habituelle que ce parent..."
- Code civil - Article 24-3 : Cet article précise que la réintégration par décret ne s'applique qu'aux enfants de moins de dix-huit ans, confirmant le principe d'âge en liant les effets de la réintégration à la situation des enfants mineurs.
- Code civil - Article 18 : Bien que cet article stipule qu'est français l'enfant dont l'un des parents est français, il ne s'applique pas au cas présent en raison du statut d'âge des enfants. La décision rappelle que l'examen de la situation familiale doit se référer aux articles spécifiquement conçus pour encadrer les réintégrations, ce qui a été respecté par le ministre de l'intérieur.
En somme, la décision repose sur une interprétation stricte des conditions d'âge prévues par le Code civil, excluant toute marge de manœuvre pour des considérations liées à l'exemplarité de la scolarité ou d'autres éléments non prévus par la loi.