Résumé de la décision :
M. A... a demandé l'annulation d'une décision du ministre de l'intérieur lui refusant de modifier un décret de naturalisation daté du 23 décembre 2019 pour y inclure le nom de ses enfants, qui résidaient au Bangladesh et non en France. Le Conseil d'État a statué que M. A... ne pouvait pas faire valoir une telle demande, car ses enfants ne résidaient pas chez lui au moment de la signature du décret. Par conséquent, sa requête a été rejetée.
Arguments pertinents :
1. Condition de résidence : Le Conseil d'État a confirmé que, selon le Code civil (Code civil - Article 22-1), un enfant mineur ne peut acquérir la nationalité française par l'effet de la naturalisation de l'un de ses parents que s'il réside habituellement avec ce parent. En l'espèce, "à la date du décret du 23 décembre 2019, les enfants de M. A... résidaient chez leur mère, au Bangladesh", ce qui rendait inappliquable cette condition.
2. Absence de résidence habituelle : En conséquence, "ils ne pouvaient être regardés... comme résidant habituellement chez leur père". Cela signifie que le critère de résidence stable et antérieur à la naturalisation n'était pas satisfait.
Interprétations et citations légales :
L'article invoqué repose sur l'exigence de résidence habituelle de l'enfant avec le parent acquérant la nationalité :
- Code civil - Article 22-1 stipule que "L'enfant mineur dont l'un des deux parents acquiert la nationalité française... devient français de plein droit s'il a la même résidence habituelle que ce parent". Ce texte pose la condition essentielle que l'enfant doit résider habituellement avec le parent naturalisé pour bénéficier de l'acquisition de la nationalité.
Les interprétations se concentrent donc sur la notion de "résidence habituelle". Le Conseil d'État a clairement interprété cette disposition en affirmant qu’en l’absence de résidence chez le parent au moment de la naturalisation, celle-ci ne peut être accordée.
En outre, la phrase "à condition... qu'il ait... résidé avec ce parent de manière stable et durable" renforce cette nécessité d’une cohabitation préalable et continue au moment de l’acte de naturalisation.
La décision souligne aussi que "l'absence de prescription en disposant autrement" renvoie à la rigidité des conditions posées, ce qui montre bien que les dispositions doivent être respectées strictement pour être appliquées.
Cette analyse montre que le statut de M. A... n’a pas rempli les critères juridiques pour que ses enfants puissent être ajoutés dans le décret de naturalisation, conduisant ainsi à un rejet de la demande.