Résumé de la décision
Mme B... a contesté une décision de la cour administrative d'appel de Lyon qui avait confirmé le rejet de sa demande de décharge de cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales par le tribunal administratif de Grenoble. L'administration fiscale avait établi l'existence de revenus d'origine indéterminée à partir de montants présents sur ses comptes bancaires. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel, estimant que l'administration avait commis une erreur de droit en tenant compte des plus-values réalisées sur la vente de biens immobiliers dans l'évaluation des revenus au regard des crédits sur ses comptes.
Arguments pertinents
1. Examen contradictoire et taxation d'office : L'administration a appliqué la procédure de taxation d'office en invoquant des revenus d'origine indéterminée, ce qui a conduit Mme B... à contester la décision devant les juridictions administratives.
2. Erreur de droit concernant les plus-values : Le Conseil d'État a jugé que la cour administrative d'appel avait commis une erreur en prenant en compte les plus-values réalisées par Mme B... lors de la vente d'immeubles pour établir l'existence d'indices de revenus dissimulés. Selon les dispositions du Code général des impôts, le montant d'un compte bancaire correspondant à une cession immobilière ne peut pas servir d'indice pour inférer des revenus non déclarés.
Citation clé : "Le montant mentionné au crédit d'un compte bancaire... ne peut constituer l'indice d'un revenu dissimulé."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur l'interprétation des articles du Code général des impôts et du livre des procédures fiscales, notamment :
- Livre des procédures fiscales - Article L. 16 : Cet article autorise l'administration à demander des justifications de la situation fiscale du contribuable lorsque des éléments indiquent la possibilité de revenus non déclarés. Cependant, il précise également les limites à l'utilisation de certains éléments comme indices de revenus dissimulés.
- Code général des impôts - Article L. 69 : Cet article encadre la procédure de taxation d'office et la possibilité de demande de justifications relatives aux revenus déclarés.
La cour administrative a mal interprété les critères permettant à l'administration de solliciter des justifications.
En conclusion, le Conseil d'État, dans son appréciation des faits et des procédures, a statué que le raisonnement administratif dans ce cas était inadéquat, en méconnaissant des normes juridiques essentielles régissant la taxation et les justifications des revenus. Cette décision crée un précédent sur la précision nécessaire dans l'évaluation des revenus basés sur des soldes de comptes bancaires liés à des transactions immobilières.