Résumé de la décision
La décision concerne Mme A...B..., une magistrate qui a postulé pour être conseillère à la Cour de cassation, mais dont la candidature n’a pas été retenue. Elle a demandé l'annulation du décret portant nomination des conseillers à la Cour de cassation au motif qu'il aurait méconnu certaines dispositions légales. Cependant, le Conseil d'État a rejeté sa requête, estimant que les nominations étaient conformes à la loi.
Arguments pertinents
1. Conformité avec l'Ordonnance 58-1270 : Le Conseil d'État a confirmé que les nominations étaient conformes à l'article 39, alinéa 3. En effet, cet article stipule que tout magistrat ayant occupé un emploi du premier grade ou ayant été magistrat hors hiérarchie peut être nommé à un emploi hors hiérarchie à la Cour de cassation.
2. Règle du one sur six : La décision a précisé que si une proportion d’un emploi vacant sur six est réservée pour les magistrats ayant exercé comme conseiller référendaire pendant au moins huit ans, cela ne fait pas obstacle à la nomination d'autres magistrats répondant aux critères.
3. Absence de contraintes excessives : Mme B... n’a pas réussi à prouver que le décret avait violé les dispositions réglementaires, concrétisant les propos de la décision : "les dispositions du quatrième alinéa ne font pas obstacle à la nomination [...] d'autres magistrats".
Interprétations et citations légales
1. Ordonnance n° 58-1270 - Article 39 : Cet article régit la nomination des magistrats à la Cour de cassation, indiquant : "Nul magistrat ne peut être nommé à un emploi hors hiérarchie [...] s'il n'est ou n'a été magistrat hors hiérarchie ou si, après avoir exercé les fonctions de conseiller référendaire [...] il n'occupe un autre emploi du premier grade." Cette formulation permet une certaine flexibilité dans les nominations, tout en garantissant une qualification appropriée des candidats.
2. Distinction entre les alinéas : Le Conseil d'État a mis en lumière que le quatrième alinéa a pour objectif de réserver un emploi sur six. Cependant, cela ne limite pas les nominations supplémentaires de magistrats ayant une expérience significative. Cette interprétation souligne l'importance de l'égalité d'accès à l'emploi public, tout en respectant les qualifications demandées.
En résumé, la décision du Conseil d'État réaffirme que les nominations à la Cour de cassation doivent respecter des critères spécifiques, mais que la mise en œuvre de ces critères laisse la place à une certaine latitude, tant que les conditions générales sont respectées.