Résumé de la décision
La décision examinée concerne la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par le Syndicat mixte pour l'aménagement et le développement des Combrailles (SMADC) portant sur l'article L. 1531-1 du Code général des collectivités territoriales. Le SMADC soutenait que cet article portait atteinte au principe de libre administration des collectivités territoriales et méconnaissait le principe de clarté et d'intelligibilité de la loi. Le Conseil d'État a conclu qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer la question au Conseil constitutionnel, estimant que les dispositions contestées étaient conformes à la Constitution et ne présentaient pas de caractère sérieux.
Arguments pertinents
1. Libre Administration des Collectivités Territoriales : Le Conseil d'État a écarté l'argument selon lequel l'article L. 1531-1 du Code général des collectivités territoriales (CGCT) porte atteinte au principe de libre administration des collectivités territoriales. La cour a considéré que ces dispositions poursuivent un objectif d'intérêt général en respectant les compétences attribuées par la loi à chaque collectivité.
Citation : « En subordonnant la faculté qu'elles ouvrent aux collectivités territoriales et à leurs groupements de constituer une société publique locale à la condition que chacun des actionnaires exerce l'ensemble des compétences sur lesquelles porte l'objet de la société publique locale, ces dispositions ... poursuivent l'objectif d'intérêt général de respect des compétences propres attribuées par la loi... ».
2. Clarté et Intelligibilité de la Loi : Le Conseil d'État a estimé que la règle définie par le législateur était suffisamment précise et intelligible, concluant que les dispositions de l'article L. 1531-1 ne présentaient pas d'incompétence négative.
Citation : « Le législateur a défini sur ce point une règle suffisamment précise et intelligible quant à son objet et à sa portée... ».
3. Caractère Nouveau et Sérieux de la Question : La question soulevée par le SMADC n'était pas considérée nouvelle par le Conseil d'État et, par conséquent, ne présentait pas un caractère sérieux justifiant un renvoi au Conseil constitutionnel.
Citation : « Par suite, la question soulevée, qui n'est pas nouvelle, ne présente pas un caractère sérieux ».
Interprétations et citations légales
1. Article L. 1531-1 du Code général des collectivités territoriales : Cet article stipule que les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent créer des sociétés publiques locales, mais uniquement si elles détiennent la totalité du capital et exercent toutes les compétences sur l'objet social de la société.
Citation : « Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent créer... des sociétés publiques locales dont ils détiennent la totalité du capital ».
2. Article L. 1521-1 du même code : Cet article précise les conditions de participation des collectivités à des sociétés d'économie mixte, stipulant que la commune doit céder plus des deux tiers de ses actions si elle a transféré la compétence à un établissement public.
Citation : « La commune actionnaire d'une société d'économie mixte locale dont l'objet social s'inscrit dans le cadre d'une compétence qu'elle a intégralement transférée... peut continuer à participer... à condition qu'elle cède... plus des deux tiers des actions ».
3. Principes constitutionnels : Le principe de libre administration des collectivités territoriales, garanti par l'article 72 de la Constitution, a été mis en balance avec les dispositions législatives et le contrôle de constitutionnalité énoncé à l'article 61-1 de la Constitution.
Citation : « ... le principe de libre administration des collectivités territoriales garanti par l'article 72 de la Constitution ».
En conclusion, le Conseil d'État a validé les dispositions contestées, considérant qu'elles respectent les principes constitutionnels applicables et que leur application était suffisamment claire pour éviter toute incompétence législative dénoncée par le SMADC.