Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A..., en tant que parlementaire, a demandé l'annulation pour excès de pouvoir de certaines dispositions de l'ordonnance du 24 avril 2019, qui abrogeaient un régime de pénalités financières lié à des obligations concernant les certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques. Le Conseil d'État a rejeté la requête de M. A..., considérant qu'il ne justifiait pas d'un intérêt lui donnant qualité pour former un recours contre les dispositions attaquées. En conséquence, la décision a été de rejeter la requête comme irrecevable.
Arguments pertinents
1. Absence d'intérêt légitime : Le Conseil d'État a conclu que M. A..., se basant uniquement sur sa qualité de parlementaire, ne justifiait pas d'un intérêt suffisant pour contester les dispositions de l'ordonnance. En effet, « M. A... ne justifie pas d'un intérêt lui donnant qualité pour former un recours pour excès de pouvoir contre les dispositions qu'il attaque. »
2. Méconnaissance du champ de l'habilitation : Bien que M. A... ait soutenu que les dispositions contestées méconnaissaient le champ de l'habilitation conférée au Gouvernement et portaient atteinte aux droits du Parlement, le Conseil d'État a jugé cette argumentation insuffisante pour établir un intérêt légitime à agir. Cela souligne l'importance de la démonstration d'un préjudice personnel dans les recours en excès de pouvoir.
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État s'est fondé sur plusieurs textes pour justifier sa décision :
- Constitution - Article 38 : Cet article autorise le Gouvernement à prendre des mesures relevant de la loi par ordonnances. Cela renforce l'idée que le Gouvernement a agi dans le cadre de ses prérogatives légales pour réformer le code rural.
- Loi n° 2018-938 - Article 88 : Cet article a habilité le Gouvernement à modifier certaines dispositions du code rural concernant les certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques, facilitant ainsi l'ordonnance contestée.
- Code de justice administrative : Le Conseil d'État a rappelé que pour un recours pour excès de pouvoir soit recevable, le requérant doit démontrer un intérêt. Le désintérêt d'un parlementaire face au sujet traité a été un élément central dans le rejet de la requête, en stipulant que « ses conclusions ne peuvent qu'être rejetées comme irrecevables. »
Ainsi, la décision souligne l'importance d'établir un lien direct entre le requérant et les dispositions contestées pour qu'un recours soit jugé recevable. L'absence d'une telle démonstration conduit au rejet des demandes même lorsque l'intention politique ou législative du requérant semble légitime.