Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. B... avait été imposé à l'impôt sur le revenu pour l'année 2007 à raison des bénéfices de la société Schungenvino, dont il était l'associé unique. Le tribunal administratif de Paris avait initialement rejeté sa demande de décharge de cette imposition. En appel, la cour administrative d'appel de Paris avait annulé ce jugement, accordant la décharge demandée par M. B.... Toutefois, le ministre des Finances a formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt. La décision de la haute juridiction administrative a finalement annulé l'arrêt de la cour d'appel en considérant qu'il y avait eu une erreur de droit dans l'appréciation des garanties offertes au contribuable.
Arguments pertinents :
L'argument principal de la décision repose sur l'interprétation de l'article L. 76 B du livre des procédures fiscales, qui impose à l'administration fiscale de communiquer les renseignements et documents de tiers sur lesquels elle s'est fondée pour déterminer l'imposition. La haute juridiction a souligné que même si l'administration n'a pas respecté cette obligation, cela n'impacte pas la validité de l'imposition si le contribuable avait connaissance des éléments ayant conduit à celle-ci.
Pour illustrer ce point, il est mentionné que M. B... connaissait l'acte de cession de parts de la société Schungenvino, ce qui signifie qu'il n'a pas été privé de la garantie offerte par l'article précité. La cour a ainsi jugé qu'en annuler l'imposition sur la base de la prétendue méconnaissance des droits du contribuable constituait une erreur de droit.
Interprétations et citations légales :
L'essentiel de l'affaire repose sur l’articulation entre les droits des contribuables et les obligations de l’administration fiscale. L'article L. 76 B du livre des procédures fiscales établit une garantie en faveur du contribuable, stipulant :
- Livre des procédures fiscales - Article L. 76 B : "L'administration est tenue d'informer le contribuable de la teneur et de l'origine des renseignements et documents obtenus de tiers sur lesquels elle s'est fondée pour établir l'imposition…"
La décision précise que la méconnaissance de cette obligation par l'administration n'est pas forcément déterminante pour le bien-fondé de l'imposition, surtout si le contribuable avait de toute façon accès à l'information essentielle :
- Livre des procédures fiscales - Article L. 76 B, 2ème alinéa : "Néanmoins, la méconnaissance de ces dispositions par l'administration demeure sans conséquence sur le bien-fondé de l'imposition s'il est établi qu'eu égard à la teneur du renseignement, nécessairement connu du contribuable...".
Cette analyse met en évidence la distinction entre les garanties procédurales offertes par la loi et la responsabilité de l’administration fiscale dans la communication de ses éléments, en se fondant sur la réalité de la connaissance du contribuable des faits ayant conduit à l’imposition. En somme, cette décision constitue un rappel important de l'équilibre entre les droits des contribuables et les responsabilités administratives.