Résumé de la décision
M. C... B... a contesté l'arrêté du 4 décembre 2018 le déclarant démissionnaire d'office de son poste de conseiller consulaire et de conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger. Ce retrait a été fondé sur une décision du tribunal d'instance de Paris, qui a radié M. B... de la liste électorale consulaire. Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes de M. B..., confirmant la légalité des arrêtés pris par le ministre des Affaires étrangères, et a statué qu'aucune somme ne sera mise à la charge de l'Etat au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Perte de qualité d'électeur et démission d'office : M. B... a plaidé que son inscription erronée sur la liste électorale était antérieure à son élection, ce qui aurait dû empêcher sa démission d'office. Cependant, le Conseil d'Etat a souligné que :
> "Il appartient au ministre des affaires étrangères de prononcer la démission d'office d'un conseiller consulaire ou d'un conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger dont la perte de la qualité d'électeur résulte d'un retranchement administratif."
2. Question prioritaire de constitutionnalité : M. B... a dénoncé une violation des droits garantis par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, mais ce moyen a été écarté :
> "Le Conseil d'Etat n'a pas renvoyé au Conseil constitutionnel... au motif qu'elle ne présentait pas de caractère sérieux."
3. État de la décision du tribunal d'instance : M. B... a fait valoir que la cassation du jugement du tribunal d'instance justifiait l'annulation des arrêtés. Cependant, la Cour de cassation a rejeté son pourvoi, confirmant la légitimité de la décision :
> "Il résulte de l'instruction que la Cour de cassation a, par un arrêt du 28 mars 2019, rejeté son pourvoi."
Interprétations et citations légales
La décision a appliqué les articles de la loi n° 2013-659 du 22 juillet 2013 relative à la représentation des Français établis hors de France, notamment :
- Article 16 :
> "Sont éligibles au conseil consulaire les électeurs inscrits sur l'une des listes électorales consulaires de la circonscription électorale dans laquelle ils se présentent."
- Article 17 :
> "Tout conseiller consulaire (...) qui, pour une cause survenue postérieurement à son élection, se trouve dans un des cas d'inéligibilité... est dans les trois mois déclaré démissionnaire d'office par arrêté du ministre des affaires étrangères."
Ces articles sont interprétés comme établissant une obligation de démissionner d'office lorsque la qualité d'électeur est perdue, qu'elle soit due à un acte administratif ou juridictionnel, pour des motifs antérieurs ou postérieurs à l'élection. Ainsi, le Conseil d'Etat a clairement énoncé que le cadre légal permet cette procédure sans remettre en cause la légalité des arrêtés en question.