Résumé de la décision :
La décision n° 433314 du 5 février 2020 du Conseil d'État a annulé une ordonnance du tribunal administratif de Rouen qui avait rejeté une demande du syndicat mixte de traitement et de valorisation des déchets du pays de Caux (SMITVAD) tendant à la suspension de l'exécution d'une décision implicite de rejet de sa demande par le président du SEVEDE. Le Conseil d'État a enjoint le SEVEDE à fournir certains déchets à la société Valor'Caux et à verser des redevances à d'autres entités sous astreinte. Toutefois, le SEVEDE requiert une rectification pour erreur matérielle, mais le Conseil d'État conclut que le recours a perdu son objet, la situation ayant été régularisée par des décisions ultérieures.
Arguments pertinents :
Le Conseil d'État argumente que le recours pour rectification d'erreur matérielle, fondé sur l'article R. 833-1 du code de justice administrative, est justifié uniquement si l'erreur matérielle est susceptible d'avoir influencé le jugement de l'affaire. En l'espèce, il constate qu'un jugement ultérieur du tribunal administratif de Rouen a statué sur les conclusions du SMITVAD, et une ordonnance du Conseil d'État a reconnu que le SEVEDE avait exécuté les mesures ordonnées, ce qui fait que le recours n’a plus d’objet :
> « Par suite et en tout état de cause, le recours en rectification d'erreur matérielle dirigé contre la décision du 5 février 2020 a perdu son objet et il n'y a plus lieu d'y statuer. »
Interprétations et citations légales :
L'article R. 833-1 du code de justice administrative précise les conditions pour qu'un recours en rectification soit recevable. Ce texte indique clairement que :
> « Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel ou du Conseil d'Etat est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification. »
Dans la décision, le Conseil d'État applique également le principe que l'absence d'objet du recours, du fait des nouvelles décisions postérieures, empêche l'examen de la demande initiale, affirmant que toute analyse relative à l'éventuelle erreur matérielle est superflue si la situation a été régularisée.
De surcroît, le Conseil d'État se prononce sur les effets des décisions antérieures, ce qui souligne l'importance des développements ultérieurs dans l'analyse juridique. Ce faisant, il s'inscrit dans une dynamique où les décisions administratives doivent être prises en considération par rapport à un contexte élargi et en évolution.
En somme, la décision du Conseil d'État ne répond pas simplement à une demande de rectification, mais elle établit également un précédent sur les conditions d'irrecevabilité liées à la perte d'objet du recours, permettant ainsi une meilleure compréhension des fondamentaux du droit administratif.