Résumé de la décision
La décision concerne la requête de M. D... qui conteste les résultats des élections municipales et communautaires de Néris-les-Bains, en alléguant des manquements aux règles de propagande électorale liées à la liste "Néris source d'avenir" menée par M. A... B.... A l'issue du premier tour, cette liste a obtenu 509 voix (54,14 % des suffrages) et 18 sièges, contre 4 sièges pour M. C... et 1 pour M. D.... M. D... a fait appel du jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand qui avait rejeté sa protestation. Le Conseil d'État a confirmé ce jugement, en rejetant la requête de M. D..., indiquant que les pratiques électorales contestées n'avaient pas compromis la sincérité du scrutin.
Arguments pertinents
1. Diffusion des tracts de propagande : Le Conseil d'État a stipulé que la diffusion de tracts pendant la campagne officielle était autorisée jusqu'à la veille du scrutin. En ce sens, la diffusion d'un tract par la liste de M. B... entre le 10 et le 12 mars 2020 était conforme aux règles énoncées dans le Code électoral : "La campagne électorale est ouverte à partir du deuxième lundi qui précède la date du scrutin et prend fin la veille du scrutin à minuit" (Code électoral - Article R. 26).
2. Polémique électorale : Le Conseil a également déterminé que le contenu du tract diffusé ne constituait pas une diffamation ou une injure, se conformant aux exigences de la loi du 29 juillet 1881. La critique, même ironique, ne dépassait pas les limites de la polémique électorale, permettant à l’opposant de répondre efficacement avant la fin de la campagne.
3. Erreur matérielle : Bien qu'il y ait eu une erreur dans les désignations des voix obtenues par les listes candidates, cela a été jugé sans incidence sur le bien-fondé de la décision, car il s'agissait d'une simple erreur de plume n'influençant pas le résultat.
Interprétations et citations légales
1. Règles de propagande électorale : Le Conseil d'État a interprété les articles du Code électoral comme suit :
- Code électoral - Article L. 49 : Interdiction de distribuer des documents de propagande depuis la veille du scrutin à zéro heure.
- Code électoral - Article L. 240 : Interdiction d'utiliser des documents de propagande en dehors des conditions définies.
- Code électoral - Article R. 26 : De plus, il stipule que la campagne doit s'achever avant le scrutin, permettant ainsi aux candidats de faire des appels à la mobilisation jusqu’à ce terme.
2. Liberté de la presse et propagande : Par ailleurs, le Conseil a examiné la question de la liberté de la presse :
- Code électoral - Article L. 48 : Cet article fait référence à la loi sur la liberté de la presse tout en excluant son article 16. Cela montre l'intention législative de garantir une certaine autonomie des candidats dans le cadre de ce qui est considéré comme une polémique électorale.
- Code électoral - Article L. 48-2 : Cette disposition interdit la divulgation d'éléments de polémique électorale qui ne permettraient pas à l'adversaire de répondre à temps, une condition qui n’a pas été vérifiée dans ce cas précis.
En somme, la décision du Conseil d'État confirme le respect des procédures électorales et la non-violation des normes de propagande, donnant une grande importance à la liberté d'expression au sein du débat électoral.