Résumé de la décision
M. et Mme C... ont contesté la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) appliquée à la plus-value de la cession de valeurs mobilières réalisée en 2017, en arguant que les dispositions de la loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017, qui augmentent le taux de la CSG, portent atteinte aux droits garantis par l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Le Conseil d'État a décidé qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel, considérant que les arguments des requérants n'étaient pas sérieux et que la loi était conforme aux exigences constitutionnelles.
Arguments pertinents
1. Applicabilité des dispositions contestées : Le Conseil d'État a souligné que les dispositions de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, qui modifient le taux de la CSG, s'appliquent aux impositions dues en 2018 pour l'année 2017. Il a précisé que "le fait générateur de l'imposition de cette dernière se situe au 31 décembre de l'année de la réalisation du revenu".
2. Absence de garantie constitutionnelle : Le Conseil a noté qu'aucune règle constitutionnelle n'imposait le maintien de l'ancien taux de CSG et que les requérants ne pouvaient légitimement s'attendre à ce que le taux en vigueur à la date de la cession soit appliqué. Il a conclu que "le moyen tiré de ce que ces dispositions seraient contraires à la garantie des droits résultant de l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 est dépourvu de caractère sérieux".
Interprétations et citations légales
1. Article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : Cet article stipule que "toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution". Le Conseil d'État a interprété cet article comme ne s'opposant pas à la modification législative des taux d'imposition, tant que cela ne porte pas atteinte aux droits acquis sans motif d'intérêt général suffisant.
2. Loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 - Article 8 : Cet article modifie le taux de la CSG, précisant que "le taux : '8,2 %' est remplacé par le taux : '9,9 %'". Le Conseil a noté que ces modifications étaient applicables à partir de l'imposition des revenus de l'année 2017, ce qui a été jugé conforme à la législation en vigueur.
3. Code de la sécurité sociale - Article L. 136-6 : Cet article établit que les personnes physiques domiciliées en France sont assujetties à une contribution sur les revenus du patrimoine, y compris les plus-values. Le Conseil a affirmé que les modifications apportées par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 ne remettaient pas en cause les droits des contribuables, car le fait générateur de l'imposition se situe au 31 décembre de l'année de la réalisation du revenu.
En conclusion, le Conseil d'État a jugé que les arguments de M. et Mme C... ne justifiaient pas un renvoi au Conseil constitutionnel, considérant que les modifications législatives étaient conformes aux exigences constitutionnelles et ne portaient pas atteinte aux droits acquis.