Résumé de la décision
La décision concerne un recours introduit par M. B..., un ressortissant allemand, contre deux arrêtés du ministre de l'intérieur interdisant son entrée et son séjour en France. Après l'abrogation de l'arrêté initial par le ministre, le juge des référés a rejeté les demandes de M. B..., mais a condamné le ministre à verser 1 000 euros au titre des frais de justice. Le ministre a fait appel de cette condamnation. La cour a annulé la décision du juge des référés, considérant que le ministre n'était pas la partie perdante dans cette affaire.
Arguments pertinents
1. Absence de partie perdante : Le juge des référés a rejeté les conclusions de M. B... concernant l'annulation et la suspension des arrêtés, ce qui signifie que le ministre n'était pas la partie perdante. La cour a souligné que "le rejet de ces conclusions n'est pas contesté par les parties devant le juge d'appel", ce qui renforce l'argument selon lequel le ministre ne devait pas être condamné à verser des frais.
2. Application de l'article L. 761-1 : La cour a appliqué l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui stipule que "le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante". Étant donné que le ministre n'était pas la partie perdante, la cour a conclu qu'il n'y avait pas lieu de le condamner à verser une somme à M. B....
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés d'ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale en cas d'atteinte grave et manifestement illégale. Dans cette affaire, le juge a considéré que l'abrogation de l'arrêté du 18 juillet 2019 rendait la demande de suspension sans objet, ce qui a conduit à un rejet des conclusions de M. B....
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article précise que le juge doit condamner la partie perdante à payer des frais à l'autre partie. La cour a interprété cet article en soulignant que, puisque le ministre n'était pas la partie perdante, il ne pouvait pas être condamné à verser des frais. La cour a ainsi annulé la décision du juge des référés, affirmant que "c'est à tort que, par l'ordonnance attaquée, le juge des référés du tribunal administratif de Paris a mis à sa charge une somme au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative".
En conclusion, la décision met en lumière l'importance de la qualification de la partie perdante dans le cadre des frais de justice, ainsi que l'impact de l'abrogation d'un acte administratif sur les demandes de suspension.