Résumé de la décision
Dans la décision n° 381164 du 3 juin 2015, le Conseil d'État a rejeté le pourvoi de Mme A... contre une ordonnance du président du tribunal administratif de Toulouse du 7 avril 2014. Mme A... a formé un recours en rectification pour erreur matérielle, demandant que la décision soit annulée et que l'État lui verse une somme de 9 780 euros en réparation du préjudice subi, ainsi qu'une indemnité de 3 500 euros sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. Le Conseil d'État a jugé le recours irrecevable pour tardiveté, puisque Mme A... avait déposé son recours après l'expiration du délai de deux mois.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité du recours : Le recours de Mme A... a été jugé irrecevable car il a été introduit après le délai imparti. Selon l'article R. 833-1 du code de justice administrative, une partie doit présenter son recours en rectification dans un délai de deux mois à partir de la notification de la décision contestée, ce qui n'a pas été respecté dans ce cas. La décision souligne : « ... le délai de recours de deux mois... expirait par suite le 10 août 2015. Son recours, expédié par voie postale le 18 août 2015... soit après l'expiration de ce délai. »
2. Réparation du préjudice : Les conclusions de Mme A... visant à obtenir réparation du préjudice ont également été rejetées, le Conseil d'État indiquant que les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative empêchaient d'imposer à l'État, considéré comme une partie non perdante dans cette instance, de verser la somme demandée : « Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'État... ».
Interprétations et citations légales
1. Article R. 833-1 du Code de justice administrative : Cet article décrit les conditions dans lesquelles un recours en rectification peut être introduit. Il précise notamment que "le recours doit être présenté dans les mêmes formes que celles dans lesquelles devait être introduite la requête initiale" et "doit être introduit dans un délai de deux mois". Cette interprétation souligne l'importance des délais dans le droit administratif, insistant sur le caractère strict et fondamental de ces conditions de forme et de délai.
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article régit les frais d’instance et précise que la partie perdante peut être condamnée à verser des frais, mais son application a été refusée ici car l'État n'était pas considéré comme la partie perdante. Cela reflète le principe selon lequel la relation entre les parties et l'issue du litige conditionnent le remboursement de frais sur le fondement de ce texte.
En résumé, la décision du Conseil d'État repose sur le respect rigoureux des délais imparti par la législation, affirmant l'importance de la régularité des procédures en matière administrative.