Résumé de la décision
M. B... a contesté une décision de la cour administrative d'appel de Lyon qui rejetait sa demande de décharge des cotisations d'impôt sur le revenu et des contributions sociales pour les années 2009 à 2011. Plus particulièrement, il a critiqué le refus d'admettre la déductibilité des sommes correspondant à la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, qui auraient été indûment intégrées dans ses revenus fonciers. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour, constatant qu'elle n'avait pas correctement pris en compte les arguments de M. B..., méconnaissant ainsi les termes du litige. De plus, il a ordonné à l'État de verser 3 000 euros à M. B... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Méconnaissance des termes du litige : Le Conseil d'État a observé que la cour administrative d'appel n'a pas répondu au moyen d'appel soutenu par M. B..., arguant que la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, récupérée auprès du locataire, devrait être déduite des revenus fonciers. Selon le Conseil d'État, "la cour a méconnu les termes du litige et a omis de répondre au moyen d'appel précité".
2. Déductibilité des charges : La décision souligne l'importance de la déductibilité des charges récupérables. M. B... affirmait que la cour avait injustement refusé cette déductibilité en se basant uniquement sur le fait qu'il n'avait pas prouvé son impossibilité d'obtenir un remboursement de la part de son locataire, ce qui constitue une approche erronée.
Interprétations et citations légales
1. Application des dispositions fiscales : Le Conseil d'État se réfère à l'article 29 du code général des impôts, stipulant que "le revenu brut des immeubles... est constitué par le montant des recettes brutes perçues par le propriétaire...". Cela implique que tous les montants perçus, y compris les charges, doivent être soigneusement évalués pour déterminer le revenu imposable. Ce passage souligne que les propriétaires doivent pouvoir déduire les dépenses liées à des revenus qu'ils génèrent.
2. Droit à la déductibilité des charges : Le refus de reconnaître la déductibilité de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères est considéré comme une inaptitude à respecter l'interprétation légale de la déductibilité dans les revenus fonciers. La décision indique qu’en éliminant ce coût des revenus, la cour empêche une représentation fidèle de la situation fiscale de M. B.... La décision renforce donc l'idée que les charges engagées et récupérées doivent être dûment prises en compte dans le calcul des revenus fonciers.
Conclusion
La décision du Conseil d'État réaffirme l'importance d'une évaluation rigoureuse des revenus et des charges dans la fiscalité des propriétaires. En annulant l'arrêt de la cour administrative d'appel, elle souligne également l'obligation des juridictions de répondre aux arguments soulevés par les contribuables, assurant ainsi le respect du droit à une juste et équitable procédure.