Résumé de la décision
La décision examine une demande de renvoi du jugement d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) formulée par M. E... concernant la conformité de certaines dispositions législatives aux droits et libertés garantis par la Constitution. M. E... avait également demandé la récusation des membres de la section du contentieux du Conseil d'État pour des motifs de suspicion légitime. Le Conseil d'État décide de rejeter la demande de renvoi pour suspicion légitime et conclut qu’il n'y a pas lieu de transmettre la QPC au Conseil constitutionnel.
Arguments pertinents
1. Récusation et suspicion légitime : Le Conseil d'État précise que si un justiciable peut demander le renvoi d'une affaire devant une autre juridiction pour suspicion de partialité, cette demande ne peut pas s'opposer à une décision du Conseil d'État, qui n'a pas de juridiction supérieure. Ainsi, la demande de M. E... est rejetée car elle ne respecte pas les critères requis.
2. Conditions de la QPC : Pour qu'une QPC soit examinée, il est nécessaire que la disposition contestée soit applicable au litige, qu'elle n'ait pas déjà été déclarée conforme à la Constitution, et que la question soit nouvelle ou sérieuse. La décision souligne que certains articles cités ne sont pas applicables dans le cadre de la demande de récusation.
3. Article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 : La législation impose une série de conditions pour la transmission d'une QPC au Conseil constitutionnel. Les articles contestés par M. E... ne répondent pas à ces conditions et ne peuvent donc pas être examinés.
Interprétations et citations légales
1. Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 - Article 23-5 : « Le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé (...) à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'État (...) ». Cet article établit les conditions précises permettant de soulever une QPC, ce qui est central à la décision.
2. Code de justice administrative - Articles L. 131-7, L. 132-2, L. 136-4 : M. E... conteste la conformité des dispositions relatives à la composition de la commission supérieure du Conseil d'État et aux conditions de sanctions pour des membres du Conseil. Toutefois, il incombe au demandeur de prouver que ces articles soient applicables à son cas, ce qui n’est pas démontré dans cette décision.
3. Remarque sur l'absence d'un article : Le Conseil d'État note qu’« aucun article L. 132-4 ne figure au code de justice administrative », ce qui remet en question la base même des arguments de M. E... et démontre une mécompréhension des dispositions cités.
En conclusion, la décision souligne la nécessité de respecter les procédures établies pour des demandes de récusation et de QPC, tout en clarifiant que chaque disposition législative citée doit être pertinente et applicable au litige en cours.