Résumé de la décision
La SARL Villennes-sur-Seine Invest Hôtel a contesté l'arrêt du 24 juin 2014 de la cour administrative d'appel de Versailles, qui avait statué sur des conclusions relatives à la taxe foncière et à la taxe professionnelle pour l'année 2006. Le Conseil d'État a annulé cet arrêt en raison d'un défaut de compétence, celle-ci n'étant pas applicable car les impositions reposaient sur des valeurs locatives non appréciées pour la même année. De plus, le Conseil a annulé le jugement du tribunal administratif de Versailles du 20 novembre 2012 qui avait fixé la valeur locative à un tarif unitaire, en jugeant que le tribunal avait dénaturé les éléments du dossier en utilisant un terme de comparaison inapproprié pour la détermination de cette valeur. L'affaire est renvoyée au tribunal administratif de Versailles pour un nouvel examen.
Arguments pertinents
1. Compétence de la cour administrative d'appel : Le Conseil d'État a mis en avant que « la cour administrative d'appel de Versailles n'était pas compétente pour statuer sur les conclusions relatives à la taxe foncière sur les propriétés bâties ». Cette affirmation repose sur l'interprétation des articles du Code de justice administrative qui précisent que la cour ne peut intervenir que lorsque les deux impositions reposent sur des valeurs appréhendées la même année.
2. Dénaturation des éléments du dossier : Le Conseil d'État a conclu que « le tribunal administratif de Versailles [...] a dénaturé les pièces du dossier en jugeant que ce local-type pouvait être retenu comme terme pertinent de comparaison », soulignant que les caractéristiques de l'immeuble examiné ne correspondaient pas à celles du local-type utilisé pour la comparaison. Cette interprétation appelle à veiller à la pertinence des termes de comparaison dans le cadre de la valorisation immobilière selon la méthode réglementaire.
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article R. 222-13 : Cet article précise les modalités de compétence des tribunaux en matière de litiges relatifs à la taxe foncière et les conditions dans lesquelles un appel est possible. La décision s'appuie sur le fait que « la cour administrative d'appel n'était pas compétente » pour traiter des conclusions sur la taxe foncière, car les valeurs ne provenaient pas de l'année de référence commune.
- Code général des impôts - Article 1498 : Cet article définit les méthodes d'évaluation de la valeur locative des biens. Le passage pertinent indique : « La valeur locative est déterminée par comparaison. [...] les termes de comparaison sont choisis dans la commune ». Le Conseil a noté que le tribunal avait erré en sélectionnant un terme de comparaison inapproprié, en déclarant qu’il était « construit en 1895 » et appartenait à une catégorie d’immeubles différente, ce qui démontre une déformation dans l'analyse de la similitude des biens.
En résumé, le Conseil d'État met l'accent sur la rigueur nécessaire dans la détermination de la compétence juridictionnelle ainsi que dans l'utilisation des termes de comparaison lors de l'évaluation de biens immobiliers, afin de garantir des décisions justes et conformes à la loi.