Résumé de la décision
Dans cette affaire, la société Wanzl conteste une décision du ministre du travail qui a annulé l'autorisation de licencier M. A..., un salarié protégé. Le ministre a estimé que la procédure de licenciement n'avait pas respecté le délai de cinq jours imposé entre la convocation à l'entretien préalable et la tenue de cet entretien, en vertu de l'article L. 1232-2 du code du travail. Le Conseil d'État, statuant sur le pourvoi de la société, a rejeté la demande en confirmant l'arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy, qui avait également rejeté l'appel de la société.
Arguments pertinents
1. Notion de caractère contradictoire de la procédure : La cour a rejeté l'argument de la société Wanzl selon lequel la décision ne respecterait pas le principe du contradictoire, en constatant que le ministre du travail n'avait pas produit de mémoire en défense en appel. Citation pertinente : "La société requérante n'est donc pas fondée à soutenir que la cour administrative d'appel se serait fondée, en méconnaissance du caractère contradictoire de la procédure, sur une pièce produite pour la première fois en appel."
2. Délai entre la convocation et l'entretien préalable : Le Conseil d'État a confirmé que la méconnaissance du délai de cinq jours prévu par le code du travail constitue une formalité substantielle. Citation pertinente : "Le délai minimal de cinq jours entre la convocation à l'entretien préalable de licenciement et la tenue de cet entretien constitue une formalité substantielle dont la méconnaissance vicie la procédure de licenciement."
3. Vaine présentation de la lettre de convocation : La cour administrative d'appel a jugé que la vaine présentation d'un pli recommandé, non accompagnée d'un avis de passage, ne pouvait être prise en compte pour évaluer le respect du délai légal. Citation pertinente : "En jugeant que la vaine présentation du pli non accompagnée de la remise d'un avis de passage ne pouvait être prise en compte... la cour administrative d'appel n'a pas entaché son arrêt, qui est suffisamment motivé, d'erreur de droit."
Interprétations et citations légales
1. Application de l'article L. 1232-2 du code du travail : Cet article impose des obligations strictes en matière de procédure de licenciement. Il est explicitement précisé que "l'employeur qui envisage de licencier un salarié le convoque, avant toute décision, à un entretien préalable" et que "l'entretien préalable ne peut avoir lieu moins de cinq jours ouvrables après la présentation de la lettre recommandée."
2. Notion de formalité substantielle : Le Conseil d'État a interprété que le non-respect du délai de cinq jours constitue une nullité de la procédure de licenciement, ce qui est fondamental pour la protection de l'emploi des salariés protégés.
3. Respect du principe du contradictoire : L’absence de mémoire en défense du ministre a été considérée suffisante pour écarter l'argument selon lequel la procédure n'aurait pas été contradictoire. Cela souligne l'importance de la transparence et de l'équité dans les procédures administratives.
En conclusion, cette décision du Conseil d'État rappelle l'importance des règles de procédure en matière de licenciement, et notamment la nécessité de respecter les formalités énoncées par le Code du travail pour garantir la légalité des décisions concernant des salariés protégés.