Résumé de la décision
M. et Mme B..., représentés par leur mère Mme C..., ont formé une demande d'annulation de la circulaire ministérielle n° 2015-101 du 9 juin 2015, qui fixe les modalités d'attribution des bourses d'enseignement supérieur. Leur requête reposait sur le fait que cette circulaire ne prenait pas en compte certaines charges dans le calcul des revenus ouvrant droit à une bourse. La décision du Conseil d'État a rejeté leur requête, considérant qu'elle était tardive. En effet, la circulaire avait été mise en ligne sur le site du ministère le 9 juillet 2015, ce qui avait fait courir le délai de recours de deux mois.
Arguments pertinents
1. Caractère réglementaire de la circulaire : La circulaire attaquée, relative à l'attribution des bourses, revêt un caractère réglementaire. Par conséquent, le ministre ne peut soutenir que le litige est devenu sans objet en raison de l'absence de vigueur des dispositions contestées (paragraphe 2).
2. Respect des délais de recours : Selon l'article R. 421-1 du Code de justice administrative, le délai pour former un recours contentieux est de deux mois à partir de la publication de la décision. La publication sur le site du ministère a été jugée appropriée et efficace pour faire courir ce délai, rendant la requête tardive et donc irrecevable (paragraphe 6).
Interprétations et citations légales
1. Interprétation des délais de recours : L'application de l'article R. 421-1 du Code de justice administrative signifie que pour qu'un recours soit recevable, il doit être formé dans un délai de deux mois après la publication de la décision. La cour a précisé que "la publication dans un recueil n'est pas, en principe, de nature à faire courir le délai du recours contentieux", sauf si ledit recueil est suffisamment diffusé pour être consulté par les intéressés.
2. Publication sur Internet : La cour a également expliqué que la mise en ligne de la circulaire sur le site du ministère le 9 juillet 2015 offrait un accès facile et fiable au document, et que cela respectait donc les obligations de publication. Le paragraphe 5 souligne que "cette diffusion était de nature à assurer le respect des obligations de publication", ce qui a entraîné le début du délai de recours.
3. Caractère réglementaire : La circulaire, étant une décision prise par un ministre dans le cadre de ses compétences, est considérée comme un acte présentant un caractère réglementaire. Cette qualification est essentielle pour déterminer les voies de recours disponibles.
En résumé, les requérants ont vu leur demande d'annulation rejetée notamment à cause du non-respect du délai de recours, précisé par le cadre juridique applicable aux actes réglementaires.