Résumé de la décision
La décision concerne l'appel de M. B... contre un jugement du tribunal administratif de Nantes qui a rejeté sa protestation visant à annuler les opérations électorales du 15 mars 2020 pour l’élection des conseillers municipaux et communautaires de la commune de Fay-de-Bretagne. M. B... a invoqué la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la conformité des dispositions de l'article L. 52-1 du code électoral avec la Constitution. Le Conseil d'État a statué qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer cette question au Conseil constitutionnel, arguant notamment que les dispositions contestées n'étaient pas applicables au litige en raison de la manière dont l'affaire avait été examinée par le tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Applicabilité des dispositions contestées :
Le Conseil d'État a précisé que la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par M. B... ne pouvait être considérée comme applicable au litige. En effet, "les dispositions de la deuxième phrase du second alinéa de l'article L. 52-1 du code électoral ne peuvent être regardées comme applicables au litige dont le Conseil d'État est saisi par l'appel de M. B...".
2. Fondement du jugement :
Le tribunal administratif de Nantes n’a pas fondé son jugement sur les dispositions en question car elles n’avaient pas été invoquées par M. B... Sur ce point, il a été souligné que "le grief tiré de leur méconnaissance, qui n'est pas d'ordre public, n'est plus susceptible d'être utilement invoqué ou examiné d'office".
Interprétations et citations légales
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Interprétations des textes de loi :
1. Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 - Article 23-5 :
Ce texte établit les critères pour qu'une QPC puisse être renvoyée au Conseil constitutionnel. Le Conseil d'État a rappelé les conditions nécessaires : que la disposition soit applicable au litige, qu'elle n'ait pas déjà été déclarée conforme à la Constitution, et que la question soulevée soit nouvelle ou sérieuse.
2. Code électoral - Article L. 52-1 :
Cet article interdit aux collectivités d’organiser des campagnes de promotion à partir du sixième mois avant les élections, mais autorise les candidats à présenter leur bilan. Le Conseil d'État a illustré l'applicabilité de cet article en disant que "les dépenses afférentes [à la présentation du bilan] sont soumises aux dispositions relatives au financement et au plafonnement des dépenses électorales".
En conclusion, le Conseil d'État a fait valoir que le recours à la QPC dans ce cas était infondé car les bases du litige n'incluaient pas les dispositions contestées, et en conséquence, l'absence de lien direct entre les préoccupations constitutionnelles soulevées par M. B... et le jugement contesté a conduit à la décision de ne pas renvoyer la question au Conseil constitutionnel.