Résumé de la décision
La décision concerne le licenciement pour motif économique de M. B..., un salarié protégé, par la société Philippe Schiochet, en liquidation judiciaire. L'inspecteur du travail avait autorisé ce licenciement, mais le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a annulé cette décision, estimant que l'inspecteur n'avait pas pris en compte le mandat de conseiller prud'homme de M. B.... Me A..., le liquidateur judiciaire, a formé un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la cour administrative d'appel de Lyon qui a confirmé l'annulation. La Cour a rejeté le pourvoi, affirmant que l'administration devait tenir compte de l'ensemble des mandats du salarié protégé, même si le liquidateur n'avait pas informé l'administration de ce mandat.
Arguments pertinents
1. Protection des salariés protégés : La décision souligne que les salariés investis de fonctions représentatives bénéficient d'une protection exceptionnelle. L'autorité administrative doit prendre en compte tous les mandats du salarié protégé, comme l'indique le Code du travail.
2. Obligation d'information : La cour a jugé que, même si M. B... n'avait pas informé le liquidateur de son mandat, il incombait à ce dernier de le porter à la connaissance de l'administration. La cour a affirmé que l'administration devait tenir compte de ce mandat, sous peine d'illégalité de sa décision.
> "Il appartient à l'employeur de mentionner dans sa demande d'autorisation de licenciement l'intégralité des mandats du salarié protégé dont il est informé ou réputé avoir été informé."
3. Connaissance préalable : La cour a constaté que le liquidateur avait eu connaissance du mandat de M. B... lors d'une réunion du comité d'entreprise, ce qui a conduit à la conclusion que l'administration devait en tenir compte.
Interprétations et citations légales
1. Code du travail - Article L. 2411-1 : Cet article stipule que les salariés protégés bénéficient d'une protection particulière, ce qui justifie la nécessité pour l'administration de prendre en compte tous les mandats.
2. Décision du Conseil constitutionnel n°2012-242 QPC : Cette décision précise que le salarié protégé doit informer son employeur de ses mandats, mais que l'employeur a également une obligation d'information envers l'administration.
> "Il doit, ainsi que l'a jugé le Conseil constitutionnel... prendre l'initiative d'en informer son employeur au plus tard lors de l'entretien préalable au licenciement."
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article traite des frais de justice et des demandes de remboursement, précisant que les parties peuvent demander le remboursement de leurs frais, mais que dans cette affaire, la cour a décidé qu'il n'y avait pas lieu de mettre à la charge de Me A... les frais demandés par M. B... et l'union départementale CGT.
> "Il n'y a pas lieu de mettre à la charge de Me A... la somme que demandent M. B... et l'union départementale CGT du Puy-de-Dôme au titre des mêmes dispositions."
En conclusion, la décision met en lumière l'importance de la protection des salariés protégés et les obligations d'information qui incombent tant à l'employeur qu'à l'administration dans le cadre des licenciements.