Résumé de la décision
La décision concerne un recours de la commune de Besançon contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy, qui avait annulé un refus d'admission à la cantine scolaire pour le fils de Mme E... et M. D..., élèves d'une école primaire de la commune. Le maire avait initialement refusé la demande en raison du manque de places disponibles. Le tribunal administratif a annulé cette décision, une position confirmée par la cour d'appel. Toutefois, le Conseil d'État, statuant sur le pourvoi en cassation de la commune, a annulé l'arrêt de la cour d'appel, jugeant que les collectivités peuvent refuser l'admission pour des raisons de capacité d'accueil. L'affaire est renvoyée à la cour administrative d'appel de Nancy.
Arguments pertinents
1. Droit à l'inscription à la cantine : Selon l'article L. 131-13 du Code de l'éducation, "l'inscription à la cantine des écoles primaires, lorsque ce service existe, est un droit pour tous les enfants scolarisés." Cela souligne l'importance de l'égalité d'accès à ce service.
2. Limite des capacités d'accueil : Le Conseil d'État clarifie que bien que l'inscription à la cantine soit un droit, "ces dispositions ne font pas obstacle à ce que les collectivités territoriales puissent légalement refuser d'y admettre un élève lorsque, à la date de leur décision, la capacité maximale d'accueil de ce service public est atteinte." Cela signifie que le droit à l'inscription n'est pas absolu et peut être soumis à des considérations pratiques concernant la disponibilité des places.
Interprétations et citations légales
La décision du Conseil d'État révèle une interprétation nuancée des droits accords par les textes en matière de services scolaires. L’article L. 131-13 du code de l'éducation énonce le droit des enfants à l'accès à la cantine, mais la jurisprudence reconnaît une limite à ce droit en raison de la gestion des capacités des services. Cette tension entre le droit d'accès et les contraintes logistiques est illustrée par les propos du Conseil d'État, qui a affirmé :
- Code de l'éducation - Article L. 131-13 : "L'inscription à la cantine des écoles primaires, lorsque ce service existe, est un droit pour tous les enfants scolarisés. Il ne peut être établi aucune discrimination selon leur situation ou celle de leur famille."
Ainsi, les collectivités doivent respecter le principe d'égalité tout en gérant de manière rationnelle leurs ressources, ce qui peut, dans des situations de saturation, conduire à un refus d'admission à un service comme la cantine scolaire pour des motifs justifiés.
L'arrêt souligne également la nécessité pour les collectivités de "prendre en compte l'intérêt général qui s'attache à ce que tous les élèves puissent bénéficier de ce service public", mais la jurisprudence reconnaît que cela nécessite un équilibre avec les réalités de l'offre disponible. Cette décision renvoie donc à la cour d'appel pour qu'elle examine à nouveau l'affaire en tenant compte de ces principes.