Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme D... et M. B... ont demandé à la commune de Besançon que leur fille bénéficie du service public de restauration scolaire de l'école élémentaire Paul Bert. Le maire a refusé leur demande en raison du manque de places disponibles. Après un recours gracieux rejeté et un jugement annulant cette décision, la commune se pourvoit en cassation. Le Conseil d'État a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy, constatant que la collectivité territoriale n'est pas tenue d'admettre chaque élève à la cantine si la capacité maximale d'accueil est atteinte, commettant ainsi une erreur de droit.
Arguments pertinents
1. Droit à la cantine : Le Conseil d'État a souligné que l'inscription à la cantine, lorsqu'elle existe, constitue un droit pour tous les enfants scolarisés (Code de l'éducation - Article L. 131-13).
2. Considérations d’égalité : Le législateur a rappelé que les collectivités doivent respecter le principe d'égalité et ne peuvent refuser l'inscription d'un élève pour des motifs discriminatoires. Toutefois, "ces dispositions ne font pas obstacle" à un refus basé sur une incapacité d'accueil (Code de l'éducation - Article L. 131-13).
3. Erreur de droit : La Cour administrative d'appel a commis une erreur en jugeant que la collectivité devait inscrire tous les élèves, même en cas de manque de places. Le Conseil d'État a affirmé que "la capacité maximale d'accueil" est un motif légitime de refus.
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État s'est fondé sur l'article L. 131-13 du Code de l'éducation, issu de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017, qui stipule :
> "L'inscription à la cantine des écoles primaires, lorsque ce service existe, est un droit pour tous les enfants scolarisés. Il ne peut être établi aucune discrimination selon leur situation ou celle de leur famille."
Cette disposition peut être interprétée comme confirmant le droit d'accès à un service public pour tous les élèves, tout en précisant que la capacité d'accueil peut limiter ce droit. La décision rappelle également que la gestion des services publics doit respecter l’intérêt général, tenant compte des ressources disponibles par la collectivité.
En conclusion, le Conseil d'État a rappelé que le droit à l'inscription à la cantine ne peut être utilisé pour imposer une inscription en cas de saturation, ce qui souligne la nécessité d'une gestion équilibrée des services publics face aux capacités d'accueil.