Résumé de la décision
Dans le cadre d'un licenciement collectif pour motif économique, l'inspecteur du travail avait autorisé la société Trucks and Stores à procéder au licenciement de M. A.... Ce licenciement a été contesté par M. A..., qui a demandé l'annulation de cette autorisation. Le tribunal administratif a initialement rejeté sa demande. Cependant, la cour administrative d'appel de Nantes a annulé ce jugement, concluant que les comités d'entreprise n'avaient pas reçu les informations nécessaires pour se prononcer sur le projet de licenciement. Cela a conduit Me B..., liquidateur de la société, à se pourvoir en cassation. La décision finale a annulé l'arrêt de la cour d'appel et a renvoyé l'affaire à cette dernière, tout en rejetant les demandes de dommages-intérêts.
Arguments pertinents
La décision s'appuie sur l'exigence faite à l'employeur de respecter une procédure de consultation des représentants du personnel avant de procéder à un licenciement collectif. Un des points clés est que l'administration doit vérifier la régularité de cette consultation :
> "Il appartenait à l'administration, saisie d'une demande d'autorisation de licenciement d'un salarié protégé dans le cadre d'un licenciement collectif pour motif économique, de contrôler la régularité de la procédure de consultation du comité d'entreprise sur le projet de licenciement collectif."
La cour a également jugé que la note de présentation du projet de réorganisation de l'employeur était insuffisante pour fournir les éléments nécessaires à une consultation éclairée des comités d'entreprise :
> "En estimant que les comités d'entreprise et d'établissement n'avaient pas disposé des éléments de nature économique les mettant à même de se prononcer en toute connaissance de cause sur le projet de réorganisation, la cour administrative d'appel de Nantes a dénaturé les pièces du dossier."
Interprétations et citations légales
La décision fait référence à plusieurs articles du Code du travail qui précisent les obligations de l'employeur lors d'un licenciement collectif. Voici les points principaux :
1. Code du travail - Article L. 1233-28 : Cet article stipule que l'employeur doit consulter le comité d'entreprise lorsqu'il envisage un licenciement collectif. Il précise que l'employeur doit communiquer les raisons économiques du projet.
2. Code du travail - Article L. 1233-36 : Cet article introduit l'obligation de consulter le comité central d'entreprise lorsque les mesures envisagées dépassent le pouvoir des chefs d'établissement.
3. Code du travail - Article L. 1233-31 : Ici, il est précisé que l'employeur doit fournir tous les renseignements utiles sur le projet de licenciement collectif aux représentants du personnel avec la convocation à la réunion.
4. Code du travail - Article L. 2323-15 : Cet article souligne que le comité d'entreprise doit être saisi en temps utile des projets de restructuration et doit être en mesure d'émettre un avis sur ceux-ci.
En somme, la décision souligne l'importance du respect des procédures de consultation lors de licenciements collectifs, indiquant que l'absence d'informations adéquates empêche les représentants du personnel de se prononcer de manière éclairée. Cela constitue une violation des exigences légales et invalide l'autorisation de licenciement.