Résumé de la décision
La décision concerne une requête de M. A... D... visant l'annulation de certaines dispositions de l'instruction générale relative à l'organisation du temps de travail des agents de la direction générale des finances publiques (DGFIP). M. D... conteste le mode de calcul forfaitaire du temps de travail pour les agents en horaires variables lorsqu’ils effectuent des missions hors service, stipulé dans l'instruction mise à jour en octobre 2019 et un document complémentaire daté de décembre 2019. Le tribunal administratif a jugé que ces dispositions étaient entachées d'incompétence, puisque leur établissement relevait du domaine réglementaire et devait être prévu par un décret en Conseil d'État. Ainsi, ces dispositions ont été annulées, alors que la demande d'indemnité de M. D... a été rejetée.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'instruction : Le tribunal a fondé sa décision sur le fait que l'introduction d'un mode de calcul forfaitaire pour le temps de travail est de nature statutaire, nécessitant un décret en Conseil d'État pour sa mise en œuvre. En indiquant que "l'introduction d'un mode de calcul forfaitaire de la durée de travail présente un caractère statutaire", le tribunal souligne le cadre dans lequel les modalités de temps de travail doivent être définies.
2. Normes réglementaires : Le tribunal a noté qu'aucune des règles de comptabilisation n'était prévue par le décret n° 2000-815 du 25 août 2000 ou par d'autres textes réglementaires applicables, ce qui a justifié l'annulation des dispositions contestées.
3. Portée de la décision : En annulant les dispositions de l'instruction et du document sur les ressources humaines, le tribunal a protégé le principe de légalité dans l'organisation des temps de travail des agents publics, en indiquant clairement la nécessité d'un cadre juridique adéquat pour régir ces questions.
Interprétations et citations légales
La décision relève d'une interprétation stricte des normes réglementaires en matière de gestion du temps de travail des agents publics. Voici les citations et références pertinentes :
- Incompétence réglementaire : Le tribunal a affirmé que, dans "la mesure où les règles sur la comptabilisation du temps de travail ne sont pas prévues par le décret du 25 août 2000 concernant l'aménagement et la réduction du temps de travail", il s'agit d'une entrave à la légalité. Cela se traduit par une obligation de respecter les dispositions établies par des textes supérieurs, ici un décret en Conseil d'État.
- Dispositions spécifiques : Le tribunal précise, en référence à l’instruction générale, que "l’instruction générale relative à l'organisation du temps de travail des agents titulaires de la DGFIP est, dans cette mesure, entachée d'incompétence". Ce constat indique que les autorités administratives doivent agir dans les limites établies par les textes législatifs lorsqu'il s'agit de fixer des modalités qui affectent les droits des agents.
Ces éléments mettent en lumière l'importance de la conformité des actes administratifs à la hiérarchie des normes et l'obligation pour les administrations de se conformer à la législation régissant la fonction publique.