Résumé de la décision :
Dans cette affaire, le Syndicat National des Enseignants du Second Degré (SNES) a demandé l'annulation pour excès de pouvoir d'une note de service du 25 octobre 2017 relative aux modalités de mise à disposition des personnels enseignants dans la Polynésie française. La note précisait que les personnels ayant déjà exercé en outre-mer sans transfert de leur centre d'intérêts matériels et moraux ne pouvaient solliciter cette mise à disposition qu'après une affectation ou détachement d'au moins deux ans en dehors des territoires concernés. Le tribunal a rejeté la requête, estimant que la note de service ne contrevenait pas aux législations en vigueur et qu'elle était signée par une autorité compétente.
Arguments pertinents :
1. Compétence de l'autorité signataire : Le tribunal a d'abord écarté l'argument selon lequel la note de service aurait été signée par une autorité incompétente, affirmant que "le directeur général des ressources humaines du ministère de l'éducation nationale avait... qualité pour signer la note de service attaquée" en vertu du décret n° 2005-850 du 27 juillet 2005.
2. Conformité avec le décret de 1996 : Le tribunal a stipulé que la note de service ne faisait que rappeler les conditions préexistantes du décret n° 96-1026 du 26 novembre 1996. En effet, "la note de service attaquée... explicite les conditions résultant des dispositions... du décret", ne faisant pas d'exclusion arbitraire.
3. Conditions d'affectation : Le jugement rappelle que l'affectation ou détachement de deux ans hors des territoires d'outre-mer est une règle établie, précisant que "cette période de deux ans peut être accomplie dans un territoire d'outre-mer distinct".
Interprétations et citations légales :
La décision repose sur plusieurs textes législatifs et décrets qui encadrent la situation des fonctionnaires en outre-mer. Les interprétations des textes cités sont essentielles pour comprendre les motifs du rejet :
- Décret n° 96-1026 - Article 2 : Ce dernier précise que "la durée de l'affectation dans les territoires d'outre-mer... est limitée à deux ans" et conditionne la demande de mise à disposition à une affectation préalable d'au moins deux ans hors de ces territoires. Cette disposition légale est au cœur de l’analyse judiciaire, confirmant que la note de service ne s’écarte pas de la loi et n’impose pas de conditions nouvelles.
- Décret n° 2005-850 - Article 1er : Il est souligné que l’autorité signataire a la légitimité d’agir "par l'effet de sa nomination", ce qui permettait la validité de la note.
Les arguments juridiques ressortant de la décision montrent que les obligations légales et les attentes en matière de service public sont respectées, et que la note de service ne modifie pas l'équilibre antérieur établi par le droit concernant les détachements et affectations des fonctionnaires.