Résumé de la décision :
La décision examinée concerne le pourvoi de M. A... contre une sanction disciplinaire infligée par la section disciplinaire du conseil académique de l'université Lumière Lyon 2, qui l'a interdit d'exercer toute fonction d'enseignement ou de recherche pour une durée d'un an, assortie d'une privation de traitement. Après le rejet de sa demande de sursis à l'exécution de cette décision par le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), M. A... a formé un recours en cassation. La décision conclut que la demande de M. A... d'annuler la décision du CNESER est rejetée et qu'il a été condamné à verser la somme de 2 500 euros à l'université au titre des frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Motivation de la décision du CNESER :
Le CNESER a examiné l’argumentation de M. A... et a conclu que les moyens présentés n'étaient pas sérieux. Cela est suffisant pour justifier le rejet de la demande de sursis à exécution, sans nécessiter une analyse plus approfondie. La décision précise que « le CNESER a analysé l'argumentation du requérant dans les motifs de sa décision », ce qui atteste d'une motivation adéquate.
2. Irrégularité alléguée dans la procédure disciplinaire :
M. A... a soutenu que la décision omettait de mentionner un mémoire complémentaire. Cependant, cela a été jugé sans incidence, car ce mémoire n'apportait aucun élément nouveau : « ces écritures n'apportaient aucun élément nouveau ».
3. Utilisation de preuves :
L’enregistrement des conversations par une étudiante à l'insu de M. A... a été utilisé comme élément probant. Il a été décidé que, bien qu'il puisse soulever des questions de loyauté, cela n’empêche pas la prise en compte du contenu lors d’un débat contradictoire : « le CNESER ... n'a pas commis d'erreur de droit ... en jugeant que n'étaient pas sérieux ... les moyens tirés, d'une part, de ce que l'université avait méconnu son obligation de loyauté ... ».
4. Sévérité de la sanction :
La décision a également rejeté l’argument selon lequel la sanction était excessivement sévère, en confirmant que cela ne constituait pas un motif sérieux pour une annulation : « le moyen tiré de l'excessive sévérité de la sanction infligée n'était pas non plus sérieux ... ».
Interprétations et citations légales :
1. Article R. 232-34 du Code de l’Éducation :
Cet article précise les conditions dans lesquelles une demande de sursis à exécution peut être présentée et les critères permettant de l'accorder. La décision mentionne que la demande de sursis doit se fonder sur des « moyens présentés dans la requête paraissent sérieux et de nature à justifier l'annulation ou la réformation de la décision attaquée ». Cela éclaire le standard que doit respecter le requérant pour obtenir le sursis.
2. Article L. 761-1 du Code de Justice Administrative :
Cet article régule le partage des frais de justice. En conclusion, puisqu'il a été souligné que l'université n'est pas la partie perdante, M. A... s'est vu ordonner de verser 2 500 euros à l'université : « les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'université Lumière Lyon 2 ... la somme que demande à ce titre M.A. ».
Ce passage démontre l'application pratique de la loi tout en reconnaissant les obligations financières des parties en cas de litige.