Résumé de la décision
M. B... et Mme A... ont formé un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Douai qui avait rejeté leur requête visant à annuler la décision du maire de Divion ayant accordé un permis de construire à la société Sansak pour un hypermarché. La cour administrative d'appel a conclu que la zone d'aménagement concerté dans laquelle était projeté l'hypermarché offrait des accès suffisants et ne compromettait pas l'utilisation des terrains des requérants. Le Conseil d'État, statuant sur le pourvoi, a rejeté celui-ci et a ordonné à M. B... et Mme A... de verser chacun 1 500 euros à la commune de Divion au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Appréciation souveraine des faits : Le Conseil d'État a souligné que la cour administrative d'appel avait exercé son pouvoir d'appréciation souverain et que sa décision ne contenait aucune dénaturation des faits présentés. Cela se traduit par le passage suivant : « la cour administrative d'appel [...] a porté sur les faits qui lui étaient soumis une appréciation souveraine, exempte de dénaturation ».
2. Conformité au plan local d'urbanisme : La cour a constaté que le permis de construire ne violait pas les prescriptions du plan local d'urbanisme, en particulier les articles IAUe3 et IAUe5, notamment concernant les conditions d'accès et la configuration des terrains d'assiette. Cela a été résumé dans la décision : « elle a pu, sans erreur de droit, en déduire que le permis de construire attaqué ne méconnaissait ni les dispositions de l'article IAUe3 ni celles de son article IAUe5 ».
Interprétations et citations légales
Les éléments clés de la décision reposent sur des critères d'évaluation établis par le plan local d'urbanisme (PLU) de la commune de Divion.
- Article IAUe3 du plan local d'urbanisme : Cet article stipule les conditions de desserte des terrains par les voies publiques ou privées, affirmant ainsi l'importance de l'accessibilité des constructions projetées. Il établit que les permis de construire doivent garantir un accès adéquat pour ne pas entraver l'utilisation des terrains environnants.
- Article IAUe5 du plan local d'urbanisme : Cet article concerne la superficie et la configuration des terrains destinés à accueillir des constructions, garantissant ainsi que les projets respectent les caractéristiques nécessaires pour leur intégration dans le paysage urbain.
La décision du Conseil d'État démontre une interprétation qui favorise l'appréciation locale de la conformité du projet avec les lois d'urbanisme, garantissant que les décisions des autorités locales sont mises en avant tant qu'elles ne contredisent pas clairement les normes établies. Cette approche allie la confiance dans les autorités locales à une nécessité de respecter les droits des tiers.
Conclusion
Ainsi, le rejet du pourvoi par le Conseil d'État, en s'appuyant sur l'appréciation des faits par la cour administrative d'appel et sur le respect des normes d'urbanisme, souligne la primauté des décisions administratives dans le cadre de l'aménagement du territoire. Les recours des particuliers sont plus difficiles à réussir face à des projets soutenus par une évaluation qui se conforme aux exigences juridiques.