Résumé de la décision
L'affaire concerne l'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) Floride, qui exploitait une activité de dépôt-vente et d'achat-revente. À la suite d'une vérification de comptabilité, l'administration fiscale a assujetti la société à la taxe sur les surfaces commerciales (TSC) pour les années 2011 à 2014, en raison de l'absence de déclarations. Le tribunal administratif de Limoges a déchargé la société des rappels de taxe pour 2011 et 2012, jugement ensuite contesté par le ministre de l'action et des comptes publics. La décision est d'annuler le jugement du tribunal administratif, en considérant que l'activité de dépôt-vente réalisée par l'EURL Floride constitue des ventes au détail assujetties à la TSC.
Arguments pertinents
1. Nature de l'activité de dépôt-vente : La décision souligne que l'activité de dépôt-vente exercée par l'EURL Floride consistait, malgré le statut d'intermédiaire, à réaliser des ventes au détail, car les marchandises étaient exposées et vendues à des consommateurs finaux. Le tribunal a commis une erreur de droit en requalifiant cette activité en prestation de service.
2. Application de la loi sur la taxe sur les surfaces commerciales : En vertu de l'article 3 de la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972, la taxe sur les surfaces commerciales s'applique à toute surface de vente dépassant 400 mètres carrés, et il est précisé que « la taxe ne s'applique pas aux établissements dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 460 000 euros ». L'administration a justifié la taxation sur cette base légale.
3. Rôle de l'administration fiscale et taxation d'office : La taxation d’office a été justifiée par défaut de déclarations, conforme à l'article L. 66 du livre des procédures fiscales. L'absence de conformité de la société aux obligations déclaratives a conduit à un assujettissement légitime à la taxe.
Interprétations et citations légales
1. Taxe sur les surfaces commerciales :
- Loi n° 72-657 - Article 3 : « Il est institué une taxe sur les surfaces commerciales assise sur la surface de vente des magasins de commerce de détail, dès lors qu'elle dépasse quatre cents mètres carrés des établissements ouverts à partir du 1er janvier 1960 quelle que soit la forme juridique de l'entreprise qui les exploite. »
- Cette disposition souligne que la taxe s'applique aux espaces utilisés pour les ventes, incluant ceux utilisés pour la présentation et la circulation des marchandises.
2. Exclusions à la taxe et prestations de services :
- Décret n° 95-85 - Article 1er : « Les prestations de service, notamment la restauration, ne sont pas considérées comme des ventes au détail. »
- Il s'agit d'une précision essentielle concernant la définition des activités. L'interprétation du tribunal selon laquelle l'activité de dépôt-vente ne constituerait pas une vente au détail est contestable, car elle va à l’encontre de la réalité des transactions réalisées.
3. Procédure de taxation d'office :
- Livre des procédures fiscales - Article L. 66 : Ce texte offre à l'administration la possibilité de procéder à une taxation d'office lorsque les déclarations requises ne sont pas fournies. L'absence de déclarations de la part de l'EURL Floride a ainsi légitimé l'intervention de l'administration.
En somme, la décision annule le jugement antérieur en justifiant que les opérations de l'EURL Floride relèvent d'une activité commerciale soumise à la TSC, selon les définitions et conditions établies par les textes applicables.