Résumé de la décision
Cette décision concerne la requête de M. A..., ancien doyen de la faculté de droit et sciences politiques de l'université de Montpellier, qui demande l'annulation des décisions de suspension prononcées à son encontre. À la suite d'événements violents survenus pendant la nuit du 22 au 23 mars 2018, le président de l'université a suspendu M. A... à plusieurs reprises, la dernière suspension ayant été décidée le 29 septembre 2018. M. A... invoque des manquements dans la procédure, d'impropriété d'autorité et d'arbitraire. Le Conseil d'État rejette la requête, considérant que les suspensions étaient justifiées et conformes au droit.
Arguments pertinents
1. Compétence de l'autorité : Le Conseil d'État précise que le président de l'université avait une délégation permanente de signature du ministre de l'enseignement supérieur, ce qui rend valide ses décisions. « M. A...n'est, par suite, pas fondé à soutenir que les décisions qu'il attaque ont été prises par une autorité incompétente. »
2. Caractère des faits : La suspension de M. A...est justifiée par la gravité et la vraisemblance des faits. Les décisions étaient nécessaires pour préserver le fonctionnement de l'université, comme le relève l’Inspection Générale. « (...) la participation de M. A...aux événements violents revêtait, à la date de chacune des deux décisions litigieuses, un caractère suffisant de vraisemblance et de gravité. »
3. Intérêt du service public : Les décisions de suspension ont pour but de garantir le bon fonctionnement de l'université et non de déterminer la responsabilité de M. A...pour les événements en question. « Les décisions de suspension litigieuses n'ont pas pour objet de se prononcer sur la responsabilité de M. A...dans les faits en cause. »
Interprétations et citations légales
1. Code de l'éducation - Article L. 951-4 : Cet article stipule que le ministre peut prononcer la suspension d'un membre du personnel de l'enseignement supérieur pour une durée n'excédant pas un an. Il précise également que cette mesure vise à préserver l’intérêt du service public et doit être fondée sur des faits suffisamment sérieux. La décision du Conseil d'État s'appuie sur ce cadre légal, validant ainsi la suspension en raison de la gravité des événements.
2. Arrêté du 10 février 2012 : La décision de délégation de pouvoirs justifie la légitimité des actions du président de l'université. « Il ressort des dispositions de l'article 2 de l'arrêté...que le président de l'université de Montpellier disposait d'une délégation permanente de signature. »
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Les conclusions de la requête tendant à une indemnisation au titre de cet article sont également rejetées, car les requêtes sont jugées infondées.
En résumé, le Conseil d'État, après examen, confirme la régularité des décisions de suspension, soulignant l'importance de préserver le fonctionnement de l'université tout en indiquant que les suspensions étaient justifiées par la gravité des faits incriminés.