Résumé de la décision
La chambre disciplinaire nationale de l'ordre des médecins a examiné le pourvoi de Mme C..., qui contestait une décision de la chambre disciplinaire des Antilles-Guyane, lui infligeant une interdiction d'exercer la médecine pendant trois mois. Mme C... a été déboutée de son appel, jugé tardif. La décision a également statué sur les frais, imposant à Mme C... le versement de 3 000 euros à Mme D... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Délai d'appel : Le président de la chambre disciplinaire nationale n'a pas commis d'erreur de droit en rejetant la requête de Mme C... comme tardive. Selon l'article R. 4126-44 du Code de la santé publique, le délai d'appel est de trente jours à partir de la notification de la décision, prolongé d'un mois pour ceux résidant à la Martinique (article 643 du Code de procédure civile). Mme C... ayant reçu la notification le 10 août 2016, le délai expirait le 10 octobre 2016 à minuit. Sa requête, bien qu'expédiée le 8 octobre 2016, est arrivée après la date limite.
2. Responsabilité des frais : Les demandes de Mme C... et du Conseil national de l'ordre des médecins concernant les frais de justice ont été rejetées, car Mme D... n'était pas la partie perdante. En conséquence, c’est à Mme C... de verser les frais, établissant qu'elle supporte les conséquences de sa décision tardive.
Interprétations et citations légales
1. Délai d'appel (Code de la santé publique - Article R. 4126-44) : Cet article précise la durée du délai d'appel pour les décisions des chambres disciplinaires, stipulant que "le délai d'appel est de trente jours à compter de la notification de la décision." En ajoutant le mois pour les résidents de la Martinique, le calcul des délais devient crucial pour l'acceptation d'une requête.
2. Délai de distance (Code de procédure civile - Article 643) : Cet article étend les délais d'appel pour les personnes vivant dans les départements d'outre-mer, facilitant l'accès à la justice en tenant compte des contraintes géographiques. La décision précise que "lorsque la demande est portée devant une juridiction qui a son siège en France métropolitaine, les délais... sont augmentés de : / 1. Un mois pour les personnes qui demeurent (...) à la Martinique."
3. Frais de justice (Code de justice administrative - Article L. 761-1) : Cet article stipule comment les frais de justice sont répartis en fonction des parties gagnantes et perdantes. Le jugement a précisé que "les dispositions de l'article L. 761-1 font obstacle à ce que soit mise à la charge de Mme D..., qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, la somme que demande à ce titre Mme C...".
La décision conclut ainsi sur une clarification des délais en tenant compte des spécificités géographiques, et sur la logique des frais devant être à la charge de la partie perdante. Le jugement illustre l'importance d'une notification correcte et d'une gestion prudente des délais dans les procédures disciplinaires.