Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme C..., déléguée du personnel et représentante des salariés de la société Fan Technology, conteste la décision de l'inspecteur du travail qui a autorisé Me A..., liquidateur judiciaire de la société, à la licencier. Après le rejet de sa demande par le tribunal administratif de Caen, Mme C... se pourvoit en cassation contre l'arrêt de la cour administrative d'appel de Nantes qui a également rejeté son appel. La cour supérieure confirme la décision, estimant que le comité d'entreprise avait été régulièrement supprimé, ce qui rendait la consultation non obligatoire. Le pourvoi est donc rejeté, et aucune indemnité n'est accordée à Mme C...
Arguments pertinents
1. Consultation du comité d'entreprise : La cour administrative d'appel a rejeté le moyen soulevé par Mme C... relatif à l'absence de consultation du comité d'entreprise en précisant que celui-ci avait été régulièrement supprimé. Le jugement explique que, selon les dispositions de l'article L. 2322-1 du Code du travail, un comité d'entreprise doit être constitué dans les entreprises comptant au moins cinquante salariés. Ayant constaté que la société n'en employait plus qu'un nombre inférieur, la cour conclut que la suppression du comité d'entreprise était conforme à la législation.
Citation pertinente : "Le licenciement envisagé par l'employeur d'un délégué du personnel... est soumis au comité d'entreprise, qui donne un avis sur le projet de licenciement." (Code du travail - Article L. 2421-3).
2. Accord pour suppression : La cour a estimé qu'il existait un accord entre l'employeur et les organisations syndicales représentatives pour la suppression du comité d'entreprise, comme l'impose l'article L. 2322-7 du Code du travail.
Citation pertinente : "La suppression d'un comité d'entreprise est subordonnée à un accord entre l'employeur et l'ensemble des organisations syndicales représentatives." (Code du travail - Article L. 2322-7).
Interprétations et citations légales
Les textes de loi appliqués dans cette décision montrent une interprétation rigoureuse des conditions préalables à la suppression d'un comité d'entreprise et des obligations relatives à la consultation en matière de licenciements de salariés protégés.
- Code du travail - Article L. 2322-1 : Cet article stipule la nécessité d'un comité d'entreprise dans les entreprises de plus de cinquante salariés, et est fondamental pour justifier la régularité de la suppression du comité dans le cadre de la liquidation judiciaire.
- Code du travail - Article L. 2322-7 : Les conditions pour la suppression du comité d'entreprise, notamment l'accord des syndicats, sont appliquées par la cour pour confirmer que le licenciement de Mme C... est valide sans consultation du comité.
La décision met ainsi en évidence le rôle des tribunaux administratifs dans l’évaluation de la législation du travail, en balançant la protection des droits des salariés et les impératifs de gestion en cas de liquidation judiciaire. Le raisonnement fondé sur une appréciation des faits et des circonstances (expirations des mandats, protocole d'accord) souligne la souveraineté des juges du fond pour déterminer la conformité des procédures suivies, ce qui est crucial dans les affaires de droit du travail.