Résumé de la décision
La décision concerne le refus d'inscription de Mme B... en master 2 à l'université d'Angers après que celle-ci ait validé son master 1 en psychologie à l'université de Poitiers. Le président de l'université d'Angers a justifié ce refus par le non-retrait de sa candidature. En référé, le juge a suspendu la décision de refus d'inscription, établissant qu'il existait un doute sérieux quant à la légalité de la décision, son existant insuffisant concernant la liste des formations précises. Le pourvoi de l'université d'Angers contre cette ordonnance a été rejeté, entraînant la condamnation de l'université à payer 4 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Doute sérieux quant à la légalité de la décision : Le tribunal a conclu qu'il y avait un doute sérieux concernant la conformité de la décision de refus d'admission à la réglementation. Le juge a constaté que l'université n'avait pas établi de liste des formations visée par l'article L. 612-6 du code de l'éducation, permettant ainsi de considérer que les conditions de candidature n’étaient pas conformes à la loi.
Citation pertinente : "En jugeant que, en l'absence d'une liste de formations établie par décret dans les conditions prévues par l'article L. 612-6 du code de l'éducation, le moyen tiré de la méconnaissance des dispositions de cet article était propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux sur la légalité de la décision contestée."
2. Condition d'urgence : Le juge a estimé que la condition d'urgence était remplie en raison de la proximité de la rentrée universitaire, même si la requérante aurait eu d'autres possibilités d'inscription.
Citation pertinente : "Eu égard à la proximité de la rentrée universitaire et aux effets de la décision contestée, la condition d'urgence devait être regardée comme remplie."
3. Suspension et injonction d'inscription : Le juge des référés a estimé que la suspension de la décision de refus impliquait l'inscription provisoire de Mme B... en master 2, ce qui a été jugé légal et fondé sur les éléments du dossier.
Citation pertinente : "En jugeant que la suspension de l'exécution de la décision contestée impliquait qu'il fût enjoint au président de l'université d'inscrire provisoirement l'intéressée en master 2, le juge des référés n'a pas commis d'erreur de droit."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'éducation - Article L. 612-1 : Cet article stipule que le déroulement des études supérieures est organisé en cycles et que l’admission aux formations de deuxième cycle peut être conditionnée par les capacités d'accueil des établissements ou le succès à un concours. Toutefois, ces conditions ne s'appliquent pas si la formation n'est pas sur la liste établie par décret.
Citation : "L'admission dans les formations du deuxième cycle est ouverte à tous les titulaires des diplômes sanctionnant les études de premier cycle."
2. Code de l'éducation - Article L. 612-6 : Cet article précise que l'admission dans les formations ne peut être soumise à des limitations que si celles-ci figurent sur une liste spécifique. En cas d'absence de cette liste, aucune restriction sur l'admission ne peut être appliquée après l'obtention des 60 premiers crédits européens.
Citation : "Pour une formation de deuxième cycle qui n'a pas été inscrite à cette fin sur cette liste, aucune limitation à l'admission des candidats (...) ne peut être introduite."
3. Arrêté du 25 avril 2002 - Article 11 : Cet article pose les conditions d'admission en master, précisant le droit d'accès pour les titulaires de licence dans la même spécialité.
Citation : "L'accès de l'étudiant titulaire de la licence, dans le même domaine, est de droit pour les 60 premiers crédits européens."
La décision illustre l'importance pour les établissements d'enseignement supérieur de respecter les réglementations concernant l'admission des étudiants, en vérifiant que leurs pratiques soient conformes aux exigences légales afin d'éviter des contestations judiciaires.