Résumé de la décision
M. B..., propriétaire de parcelles dans la commune de l'île d'Yeu, contestait le classement de ses parcelles en zone N par le nouveau plan local d'urbanisme (PLU) adopté le 20 février 2014. Ce classement avait été précédemment annulé en 2004 (zone ND) parce qu'il constituait une erreur manifeste d'appréciation. M. B... a fait appel après que le tribunal administratif de Nantes ait rejeté sa demande d'annulation du classement en zone N. La cour administrative d'appel de Nantes a confirmé ce rejet, et M. B... a porté l'affaire en cassation. La décision a été prise de rejeter son pourvoi, et aucune somme n'a été mise à la charge de la commune, qui n'était pas la partie perdante.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la cour administrative d'appel reposent sur le principe de l’autorité de la chose jugée et l’interprétation des objectifs du nouveau plan local d'urbanisme. En effet, la cour a jugé que le classement en zone N était justifié :
1. Respect de l'autorité de la chose jugée : La cour a souligné que le précédent jugement (15 juillet 2004) n'empêchait pas la commune de revoir la classification en fonction des nouveaux objectifs d'aménagement. Elle a affirmé que "le parti d'aménagement choisi par les auteurs du nouveau plan local d'urbanisme retenait notamment [...] une limitation des possibilités de construire, afin de respecter des objectifs de préservation des milieux naturels".
2. Évaluation des critères de classification : La cour a estimé que même si l’aspect et la configuration des parcelles n'avaient pas changé, le changement de classification visait à protéger "des espaces naturels" et à éviter le "mitage de l’espace".
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs dispositions légales sont cruciales :
- Code de l'urbanisme - Article R. 123-8 : Cet article définit les zones N comme celles "à protéger en raison de la qualité des sites [...] leur caractère d'espaces naturels". Il établit le cadre législatif justifiant le classement en zone N en raison des préoccupations environnementales.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que, en principe, les frais de justice sont à la charge de la partie perdante. Depuis que la commune de l’île d'Yeu n'a pas perdu, il n'était pas approprié d'imposer des frais.
En somme, la cour a validé la décision de la commune de reclasser les parcelles de M. B... en zone N, considérant qu'elle était conforme aux objectifs de préservation environnementale et était fondée sur un nouveau plan d'urbanisme. La décision s'appuie sur des principes juridiques solides concernant l'autorité de la chose jugée et la gestion des zones naturelles, tout en marquant une distinction claire entre la partie perdante et gagnante dans le contentieux.