Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. B. a été sanctionné pour un excès de vitesse de 40 km/h au-dessus de la limite autorisée sur une autoroute, ce qui a entraîné la rétention puis la suspension de son permis de conduire pour une durée de quatre mois par arrêté du préfet du Doubs. M. B. a contesté cette décision, et le tribunal administratif de Strasbourg a annulé l'arrêté. Le ministre de l'Intérieur a alors fait appel de cette décision. La cour a annulé le jugement du tribunal administratif, soulevant que celui-ci avait inexactement qualifié les faits en se fondant sur des circonstances non pertinentes par rapport à l'ordre public.
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Arguments pertinents :
1. Contrôle de la mesure de police administrative : La cour souligne que le juge du fond doit vérifier non seulement l'absence d'erreur manifeste d'appréciation en ce qui concerne la mesure de suspension, mais également la justification de cette mesure en considérant les convictions nécessaires à l'ordre public.
- Citation : "Il appartenait au juge du fond de contrôler, sans se limiter à vérifier l'absence d'erreur manifeste d'appréciation, tant le principe que la durée de la suspension prononcée par le préfet."
2. Inadéquation de l'analyse des circonstances : Le tribunal administratif a considéré que la suspension de quatre mois n'était pas justifiée au regard des circonstances telles que le temps ensoleillé et le faible trafic. Cependant, la cour a estimé que ces éléments ne constituaient pas des motifs valables pour minimiser la gravité de l'infraction.
- Citation : "En se fondant sur la circonstance que l'infraction avait été commise par beau temps, sur une autoroute peu fréquentée et que M. B... disposait alors de douze points, le tribunal a inexactement qualifié les faits."
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Interprétations et citations légales :
1. Interprétation de l'article L. 224-2 du Code de la route :
- Cet article permet la suspension du permis de conduire en cas d'excès de vitesse significatif, stipulant : "Lorsque le dépassement de 40 km/h ou plus de la vitesse maximale autorisée est établi... les dispositions du présent article sont applicables au conducteur."
- Cela implique que des mesures de suspension sont justifiées pour garantir l'ordre public, indépendamment des circonstances atténuantes.
2. Article L. 224-7 du Code de la route :
- Cet article constitue une base supplémentaire pour la mesure de suspension liée à la gravité de l'infraction, indiquant que le représentant de l'État peut prononcer une suspension dans des cas définis par la loi, renforçant ainsi le pouvoir conféré au préfet en matière de sécurité routière.
3. Importance du cadre légal sur l'appréciation des faits :
- La décision fait ressortir que les faits doivent être appréciés en fonction des enjeux de sécurité routière prévus par la loi, plutôt que par des éléments contextuels subjectifs. Cela soulève la question de la nature des éléments qui peuvent réellement atténuer la gravité d'une infraction.
- Citation : "Les décisions de suspension de permis de conduire prononcées sur le fondement de l'un ou l'autre de ces deux articles constituent des mesures de police administrative."
La décision établit donc un point sur l'importance d'une application rigoureuse du cadre légal sans se laisser influencer par des considérations qui pourraient détourner le jugement des faits établis.