Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B. contestait la décision du ministre de l'Intérieur qui avait constaté la perte de validité de son permis de conduire en raison d'un solde nul de points, conséquence de deux infractions commises en janvier et mai 2016. Le tribunal administratif de Versailles avait annulé cette décision, estimant que M. B. n'avait pas reçu les informations requises concernant ces infractions, ce qui lui conférait le droit de contester le retrait de points. La décision de la cour administrative d’appel a confirmé partiellement cette annulation. Elle a validé le motif d'annulation lié à l'infraction du 24 mai 2016, tout en annulant l'injonction de rétablissement des points pour l'infraction du 4 janvier 2016, au motif que M. B. avait été informé de cette infraction sur la base de ses ressources.
Arguments pertinents
1. Garantie d'information :
Le tribunal s'appuie sur les articles L. 223-3 et R. 223-3 du code de la route pour établir que l'administration doit fournir des documents contenant les informations nécessaires à l'auteur d'une infraction afin de lui permettre de contester la réalité de l'infraction et d'en comprendre les implications pour son permis. Ces informations constituent une "garantie essentielle" qui ne peut être négligée.
2. Reconnaissance de l'infraction :
Pour l'infraction du 4 janvier 2016, il a été démontré que M. B. avait reçu un avis de contravention, ce qui implique qu'il a été informé des conséquences sur son permis. Le tribunal a conclu que le ministre de l'Intérieur n’a pas justifié que M. B. n’a pas reçu les informations nécessaires.
3. Absence de preuves pour l'infraction du 24 mai 2016 :
En revanche, pour l'infraction du 24 mai, le tribunal a relevé qu'aucune preuve n’avait été fournie pour établir que M. B. avait reçu les informations requises, entraînant donc une annulation de la décision de retrait de points.
Interprétations et citations légales
1. Code de la route - Articles L. 223-3 et R. 223-3 :
Ces articles stipulent que l'administration doit informer le contrevenant des résultats de l'infraction, garantissant ainsi le droit à contester :
> "l'administration ne peut légalement prendre une décision retirant des points affectés à un permis de conduire à la suite d'une infraction dont la réalité a été établie que si l'auteur de l'infraction s'est vu préalablement délivrer par elle un document contenant les informations prévues à ces articles".
2. Sur l'infraction du 4 janvier 2016 :
Cette garantie a été jugée respectée, car M. B. avait reçu l'avis de contravention et avait même formé une requête d'exonération. Cela montre que les responsabilités d'information de l'administration ont été remplies.
3. Sur l'infraction du 24 mai 2016 :
Le tribunal a constaté le manque de preuve apportée :
> "aucune preuve n'était apportée devant les juges du fond de ce que les informations [...] avaient été portées à la connaissance de M. B...".
Cette décision souligne l'importance du droit à l'information et garantit que le contrevenant puisse contester une infraction avant que des mesures soient prises sur son permis de conduire.