Résumé de la décision
Cette décision concerne une demande de suspension de l'exécution d'un arrêté délivré par le maire de Treillières, accordant un permis d'aménager un lotissement à Mme F... sur un terrain situé rue de la Chédorgère. Mme D... et Mme B..., qui contestent cet arrêté, se sont pourvues en cassation contre l'ordonnance du 9 mai 2019, par laquelle le juge des référés du tribunal administratif de Nantes avait rejeté leur demande. Le Conseil d'État a annulé l'ordonnance du juge des référés, en raison de son insuffisance de motivation, tout en rejetant la demande de Mme D... et Mme B... quant à la suspension du permis contesté.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation de l'ordonnance : Le Conseil d'État a relevé que le juge des référés n'a pas correctement analysé les moyens soulevés par les requérantes, ce qui constitue une insuffisance de motivation. Cette insuffisance est suffisante pour justifier l'annulation de l'ordonnance sans besoin de se prononcer sur les autres moyens.
> "Il a entaché son ordonnance d'une insuffisance de motivation qui, sans qu'il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens du pourvoi, en justifie l'annulation."
2. Rejet des moyens de droit invoqués : Le Conseil d'État a considéré que les moyens soulevés par les requérantes (absence de qualité de la demanderesse pour représenter l'indivision, détournement de pouvoir, méconnaissance d'une demande d'autorisation concurrente, et la pendante procédure judiciaire) n'étaient pas de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté contesté.
> "Aucun de ces moyens n'est de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté contesté."
Interprétations et citations légales
1. Urgence et doute sérieux : Selon l'article L. 521-1 du code de justice administrative, pour qu'un juge des référés puisse suspendre l'exécution d'une décision administrative, il doit exister une urgence justifiant cette suspension et des moyens soulevant un doute sérieux quant à la légalité de la décision. En l'espèce, cette condition n'est pas remplie, d'où le rejet de la demande de suspension.
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : "Quand une décision administrative, même de rejet, faite l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés… peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision… lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer… un doute sérieux quant à la légalité de la décision."
2. Règlement de l'affaire en référé : Le Conseil d'État a conclu que, tenant compte des circonstances de l'affaire, il convenait de régler la question selon la procédure de référé, en application de l'article L. 821-2 du code de justice administrative. Cela affirme le principe selon lequel le juge peut statuer sur la demande de manière expéditive lorsque les éléments sont suffisants.
- Code de justice administrative - Article L. 821-2 : "Le juge des référés peut, dans les cas d'urgence, statuer sur les demandes, en référé, relatives aux affaires soumises à son examen."
Dans l'ensemble, la décision stipule clairement l'importance de la motivation dans les jugements rendus par le juge des référés et souligne la nécessité d'un examen approfondi des moyens de droit invoqués pour apprécier la légalité des décisions administratives.