Résumé de la décision
M. A... a saisi le Conseil d'État pour contester une ordonnance relative à la gestion des redevances de stationnement, en soulevant une question prioritaire de constitutionnalité sur la conformité aux droits et libertés garantis par la Constitution des dispositions du VII de l'article L. 2333-87 du code général des collectivités territoriales. Le Conseil d'État a jugé que la question de constitutionnalité n'était pas sérieuse et qu'aucun des moyens invoqués par M. A... pour annuler l'ordonnance n'était fondé. Par conséquent, la question n'a pas été renvoyée au Conseil constitutionnel, et le pourvoi n'a pas été admis.
Arguments pertinents
1. Question prioritaire de constitutionnalité: Le Conseil d'État a clairement indiqué que les dispositions contestées de l'article L. 2333-87 ne portent pas préjudice aux droits de propriété du vendeur d'un véhicule, ni à sa liberté contractuelle. Le raisonnement repose sur le fait que le débiteur du forfait de post-stationnement est déterminé par le statut du certificat d'immatriculation lors de l'émission de l'avis de paiement.
- Citation: "Ces dispositions...ne sauraient...porter atteinte au droit du propriétaire d'un véhicule de le céder, ni méconnaitre la liberté contractuelle du vendeur et de l'acquéreur."
2. Caractère sérieux de la question: Le Conseil d'État a conclu que la question n'était pas nouvelle et qu’elle ne présentait pas un caractère sérieux, ne justifiant donc pas de renvoi au Conseil constitutionnel.
- Citation: "Il résulte de tout ce qui précède que la question de la conformité à la Constitution...n'est pas nouvelle, ne présente pas un caractère sérieux."
3. Irrégularités dans l'ordonnance contestée: Les moyens avancés par M. A... pour contester l'ordonnance ont été jugés insuffisants pour permettre l'admission du pourvoi, notamment l'absence de signature et une prétendue erreur de droit.
- Citation: "Aucun de ces moyens n'est de nature à permettre l'admission du pourvoi."
Interprétations et citations légales
1. Code général des collectivités territoriales - Article L. 2333-87: Le texte fixe les conditions de la redevance de stationnement, précisant que l’acquéreur d'un véhicule est substitué au titulaire du certificat d'immatriculation dans certaines circonstances.
- Interprétation: L'article précise que la responsabilité du paiement peut être transférée à l'acquéreur si le vendeur n'a pas fait la déclaration de cession dans les délais impartis.
2. Code de la route - Article L. 330-1: Cet article impose la tenue d’un registre des informations relatives aux pièces administratives exigées pour la circulation des véhicules.
- Interprétation: Il souligne l'importance de la traçabilité des transactions de véhicules, garantissant que l'acquéreur respecte les obligations liées à la circulation du véhicule et aux éventuelles infractions.
3. Ordonnance du 7 novembre 1958 - Article 23-5: Cet article définit les conditions sous lesquelles une question de constitutionnalité peut être soulevée devant le Conseil d'État.
- Interprétation: Cela impose que la disposition soit applicable, non déjà déclarée conforme par le Conseil constitutionnel et que la question soit nouvelle ou présente un caractère sérieux. Le Conseil d'État a jugé que ce n’était pas le cas dans cette instance.
Conclusion
La décision du Conseil d'État illustre la surveillance rigoureuse des questions de constitutionnalité et des conditions pour la responsabilité en matière de paiement des redevances de stationnement. Les arguments soulevés par M. A... n'ont pas réussi à établir une problématique juridique sérieuse, ce qui a conduit à l'invalidation de son pourvoi. Cette affaire évoque la nécessité pour les propriétaires de véhicules de respecter les obligations légales en matière de cession afin de protéger leurs droits dans les situations associées aux redevances de stationnement.