Résumé de la décision
M. A... a été victime d'une radionécrose cérébrale suite à une intervention de radiothérapie stéréotaxique réalisée au CHRU de Nice le 21 avril 2000. Il a contesté un arrêt du 4 juillet 2019 de la cour administrative d'appel de Marseille, qui avait rejeté ses demandes d’indemnisation pour préjudice et de réouverture de l'expertise sur ses préjudices. Le Conseil d'État a confirmé la décision de la cour d'appel, rejetant le pourvoi de M. A..., tant concernant la responsabilité du service public hospitalier que sur l'obligation d'information.
Arguments pertinents
1. Responsabilité sans faute : La cour a fondé son analyse sur le principe selon lequel la responsabilité du service public hospitalier peut être engagée si un acte médical présente un risque connu, dont la réalisation est exceptionnelle, et qui cause des dommages sans rapport avec l'état initial du patient. En l'espèce, la cour a jugé que le risque de radionécrose cérébrale, avec un taux de survenance d'au moins 3 %, n'était pas exceptionnel, justifiant ainsi le rejet de la demande de M. A... :
> "la réalisation [du risque] n'était pas exceptionnelle au sens du principe rappelé."
2. Obligation d'information : En ce qui concerne l'information délivrée à M. A..., la cour a estimé que même sans document signé, les preuves du dossier, notamment un rapport d'expertise, démontraient que le patient avait été informé des risques avant l'opération.
> "la preuve de cette délivrance était apportée par les autres pièces du dossier."
Interprétations et citations légales
L'arrêt s'appuie sur des principes juridiques encadrés par la législation et la jurisprudence. En particulier, il fait mention de la loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades, qui pose les bases de l'information des patients et des obligations des médecins.
- Code de la santé publique : L'examen des obligations incombant aux professionnels de santé quant à l'information des patients est essentiel. La responsabilité sans faute évoquée repose sur les conditions de l'acte médical, en lien avec la préexistence de risques connus.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : M. A... avait demandé la prise en charge de ses frais de justice, également rejetée :
> "Le pourvoi de M. A... doit être rejeté, ainsi que, par voie de conséquence, ses conclusions présentées au titre de l'article L. 761-1."
Cela illustre le principe selon lequel la prise en charge des frais de justice par la partie perdante ne peut se concrétiser que si la décision l'impose, ce qui n'était pas le cas ici.
En conclusion, cette décision du Conseil d'État souligne l'importance des circonstances liées à la survenance des risques médicaux ainsi que le devoir d'information des professionnels de santé, tout en clarifiant les conditions nécessaires pour engager la responsabilité du service public hospitalier.