Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B... et les consorts A... ont sollicité l'annulation d'un arrêt de la cour administrative d'appel de Nantes, qui avait confirmé un jugement du tribunal administratif rejetant leur demande d'indemnisation suite à des travaux de démolition effectués d'office par la commune de La Ville-ès-Nonais sur leur propriété. L'arrêté du maire, en date du 25 mai 2009, ordonnait la démolition d'une dépendance, et bien que cet arrêté ait été annulé par la suite, les propriétaires estimaient avoir subi un préjudice. La haute juridiction a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel, a renvoyé l'affaire à cette cour et a condamné la commune à verser 3 500 euros à Mme B... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : La cour administrative d'appel a commis une erreur en ne considérant pas que la demande des consorts A..., fondée sur la réparation d'un préjudice résultant d'un acte de démolition, relevait de la "matière de travaux publics" :
> "De tels travaux revêtant le caractère de travaux publics, la demande devait être regardée comme présentée 'en matière de travaux publics' au sens des dispositions précitées."
2. Irrecevabilité : Les juges ont jugé irrecevable la demande car ils estimaient qu'elle n'avait pas été précédée d'une réclamation administrative. Toutefois, la décision souligne qu'il n'était pas nécessaire d'établir une telle réclamation en l’espèce :
> "En jugeant qu'il en allait autrement, [...] la cour administrative d'appel de Nantes a commis une erreur de droit."
3. Dépens : Concernant les frais d'instance, la décision précise que la mise à la charge de Mme B... n'est pas justifiée, compte tenu de sa position de partie gagnante :
> "Les dispositions de l'article L. 761-1 [...] font obstacle à ce qu'une somme soit mise, à ce titre, à la charge de Mme B... qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 511-1 du Code de la construction et de l'habitation : Ce texte confère au maire le pouvoir d'ordonner des réparations ou démolitions lorsque la sécurité publique est en jeu. La décision de la haute juridiction rappelle ce fondement :
> "Le maire peut prescrire la réparation ou la démolition des murs [...] lorsqu'ils menacent ruine et qu'ils pourraient, par leur effondrement, compromettre la sécurité."
2. Article R. 421-1 du Code de justice administrative : Cet article pose les règles relatives à la saisine de la juridiction en matière administrative, en précisant que les recours doivent naître d'une décision. La décision critique l'interprétation qui a été faite par la cour d'appel dans le contexte des travaux publics :
> "Sauf en matière de travaux publics, la juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification [...]".
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Ce texte relatif aux dépens stipule que la partie perdante peut être condamnée à payer les frais de justice. La haute juridiction a donc estimé nécessaire de condamner la commune, et non Mme B..., en ces termes :
> "Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de la commune de La Ville-ès-Nonais la somme de 3 500 euros..."
En conclusion, cette décision illustre l'application des principes de responsabilité administrative et des procédures de recours, en particulier en matière de travaux publics, en précisant les obligations et les droits des parties impliquées.