Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi formé par M. C... et d'autres parties contre un arrêt de la Cour des comptes statuant sur une déclaration provisoire de gestion de fait relative aux comptes de la collectivité de Polynésie française. La Cour a notamment ordonné que certaines dépenses de rémunération soient non allouées et a infligé des amendes à M. C..., M. A..., et Mme F.... Le pourvoi a été rejeté en raison de son irrecevabilité, puisque l'arrêt contesté était fondé sur des dispositions transitoires du Code des juridictions financières.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité du pourvoi : La décision indique que les conclusions du pourvoi dirigeaient contre un arrêt provisoire de gestion de fait qui ne peut faire l'objet de pourvoi. En effet, « un pourvoi en cassation ne peut être présenté que contre l'arrêt par lequel la Cour a définitivement statué ».
2. Application de la législation transitoire : Les articles de loi en vigueur au moment de l’affaire stipulaient que les procédures issues de décisions juridictionnelles antérieures au 1er janvier 2009 devaient suivre un traitement spécifique. Ainsi, « l'article L. 131-2, dans sa rédaction antérieure aux dispositions issues de la loi du 28 octobre 2008, s'applique aux suites à donner aux procédures en cours ayant donné lieu à des décisions juridictionnelles prises à titre provisoire et notifiées avant le 1er janvier 2009 ».
Interprétations et citations légales
L'interprétation des articles du Code des juridictions financières est cruciale pour comprendre la décision :
- Code des juridictions financières - Article L. 131-2 : Dans sa version antérieure à la loi de 2008, cet article stipule que la Cour des comptes ne peut statuer sur les ordonnateurs qu'après les avoir déclarés comptables de fait. Cela signifie que sans cette déclaration, le pourvoi est irrecevable, car il ne peut être dirigé contre des décisions provisoires.
- Loi n° 2008-1091 du 28 octobre 2008 : Ce texte met fin à la procédure du double arrêt, qui permettait de rendre des décisions sans audition préalable des personnes déclarées comptables de fait. La loi précise que toutes les décisions prenant effet avant 2009 doivent continuer à être traitées selon les règles précédemment en vigueur.
Cette décision souligne l'urgence de respecter le cadre juridique applicable au moment des actes en question et le fait qu'une modification législative ne peut rétroagir pour affecter des droits ayant été déjà entérinés par des décisions judiciaires antérieures. Les parties requérantes ont donc vu leur pourvoi jugé non recevable, entraînant le rejet de leurs conclusions sans possibilité de réexamen.