Résumé de la décision
Mme B... a demandé l'annulation de la décision du 28 avril 2017 par laquelle le garde des sceaux a rejeté sa candidature au premier concours d'accès à l'École nationale de la magistrature pour l'année 2017, en raison du dépassement de l'âge limite fixé à 31 ans au 1er janvier 2017. Elle a également contesté la décision du 22 mai 2017 qui a rejeté son recours gracieux. Le Conseil d'État a confirmé le rejet de sa requête, concluant qu'elle n'était pas fondée à contester les décisions en question.
Arguments pertinents
1. Condition d'âge : Le Conseil rappelle que, selon l'article 17 du décret n° 72-355 du 4 mai 1972, "Le premier concours est ouvert aux candidats âgés de trente et un ans au plus au 1er janvier de l'année du concours." Mme B..., née le 20 décembre 1985, avait 31 ans et 12 jours au 1er janvier 2017, dépassant ainsi l'âge limite.
2. Recul de l'âge limite : En référence à l'article L. 215-3 du code de l'action sociale et des familles, applicable au concours, il est précisé que le garde des sceaux a une obligation d’appréciation des conditions pour bénéficier du recul de l'âge. Le Conseil souligne que Mme B... ne remplissait pas les conditions pour cette extension au moment où la limite d'âge lui était opposable (21 décembre 2016), car la personne à sa charge était décédée plus d'un an avant.
Interprétations et citations légales
1. Conditions d'accès au concours :
- Décret n° 72-355 du 4 mai 1972 - Article 17 : Il s'agit d'une disposition normative fondamentale définissant les critères de candidature, dont l'âge est un élément clé.
- Interprétation : Cette disposition vise à établir un cadre d'âge pour garantir l'opportunité d'accès aux jeunes candidats. Le non-respect de cette condition entraîne l'irrecevabilité de la candidature.
2. Règles d'exception pour le recul de l'âge :
- Code de l'action sociale et des familles - Article L. 215-3 : Cet article permet un recul de l'âge limite d'un an pour chaque enfant ou personne à charge, à condition de remplir les critères d'attestation de charge.
- Interprétation : L'application de cet article requiert que, au moment de l'opposabilité de la limite d'âge, le candidat soit en mesure de prouver qu'il respecte ces exigences. Dans le cas de Mme B..., le décès de la personne à charge avant l'échéance a compromis sa possibilité de recours.
En conclusion, le Conseil d'État a soigneusement appliqué les dispositions légales pertinentes, concluant que Mme B... ne pouvait pas prétendre à une défense contre le rejet de sa candidature en raison de l'inopposabilité de l'âge limite à l'année 2017. Sa requête a donc été rejetée intégralement.