Résumé de la décision
Dans cette affaire, le Conseil d'État a annulé l'arrêt n° 11VE03071 rendu par la cour administrative d'appel de Versailles le 19 novembre 2013, qui avait confirmé un jugement du tribunal administratif de Versailles annulant un arrêté préfectoral du 24 janvier 2007 déclarant d'utilité publique un programme de logements sociaux à Levallois-Perret. Après avoir analysé les différents jugements et arrêts ayant précédé cette décision, le Conseil d'État a conclu que la cour administrative d'appel avait commis une erreur de droit en s'appuyant sur un arrêt annulé par le Conseil d'État. L'affaire a donc été renvoyée à la cour administrative d'appel de Versailles pour nouvel examen.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : La cour administrative d'appel a fondé sa décision sur un arrêt annulé par le Conseil d'État. Ce dernier a jugé que cette référence constituait une violation des principes d'autorité de la chose jugée. En effet, le Conseil d'État a noté que "les décisions prises par le juge de cassation ne sont revêtues que de l'autorité relative de la chose jugée, [mais] il en va autrement lorsque le juge de cassation annule une décision juridictionnelle...". Cela souligne l'importance de suivre les décisions supérieures en matière de droit administratif.
2. Absence de mise à charge : Le Conseil d'État a également décidé qu'aucune somme ne serait mise à la charge des consorts A...et autres au titre de l’article L. 761-1 du Code de justice administrative. Il a statué : "ces dispositions font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de la commune de Levallois-Perret qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante". Cela indique que le respect des règles de mise à charge des frais d'instance est essentiel dans la détermination des parties perdantes et gagnantes.
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs textes de lois sont interprétés, en particulier :
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que la perte de l'instance entraîne des condamnations aux dépens. Le Conseil d'État a mentionné que, étant donné que la commune de Levallois-Perret n'était pas la partie perdante, il n'y avait pas lieu de lui imposer des frais. Cela souligne l'importance de l'État des parties et des jugements précédents dans la détermination des frais juridiques.
- Code de l'expropriation pour cause d'utilité publique : Bien que cet article ne soit pas cité précisément dans la décision, son application dans le cadre de la déclaration d'utilité publique et la cessibilité des parcelles est centrale au contentieux. Les principes d'utilité publique sont au cœur du débat sur la nécessité d’expropriation pour réaliser un projet.
En conclusion, le Conseil d'État a rappelé l'importance du respect des précédents juridiques et de la structuration procédurale dans les affaires d'expropriation, tout en se prononçant sur les questions de frais liés aux procédures judiciaires.