Résumé de la décision
La décision porte sur une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par M. A... B..., concernant la compatibilité de l'article 9 de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l'architecture avec les droits garantis par la Constitution. Le Conseil d'État conclut qu'il n'y a pas lieu de renvoyer cette question au Conseil constitutionnel, car elle a déjà été soumise à une autre juridiction et ne respecte pas les conditions requises pour une nouvelle saisine. De plus, les questions liées aux articles 2 et 37 de la même loi n'ont pas été jugées sérieuses, même si elles étaient applicables dans le litige présenté. En conséquence, la décision de ne pas transmettre les QPC est entérinée.
Arguments pertinents
1. Impossibilité de contester un refus antérieur : Le Conseil d'État rappelle que, selon l'article 23-5 de l'ordonnance n° 58-1067, l'auteur d'une question prioritaire de constitutionnalité doit pouvoir contester un refus de transmission, ce qui n'est pas le cas ici, puisque M. B... avait déjà soulevé la même question auprès de la chambre nationale de discipline. Ce mécanisme a pour but de préserver la nécessité d’un traitement distinct des QPC pour lesquelles une juridiction supérieure n’a pas statué. La décision cite :
> "Il ne peut, par conséquent, être fait droit à la demande de transmission de cette question au Conseil constitutionnel".
2. Absence de caractère nouveau ou sérieux des arguments : En ce qui concerne les articles 2 et 37 de la loi, le Conseil constate que les griefs évoqués par M. B... relatifs aux principes d'égalité devant la loi et à la liberté d'entreprendre ne sont pas suffisamment précisés pour apprécier leur bien-fondé. Il conclut que cette question n’est pas nouvelle et ne présente pas un caractère sérieux.
Interprétations et citations légales
1. Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958, Article 23-5 : Cet article stipule que le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé à l’occasion d’une instance, ce qui implique un cadre strict quant à la manière dont les QPC peuvent être formulées et contestées. Le respect de ce cadre est fondamental pour la régulation des recours en matière de constitutionnalité.
2. Code de justice administrative, Article R. 771-16 : Cet article précise les règles selon lesquelles une partie peut contester un refus de transmission de QPC. Il est mentionné que :
> "Il appartient, à peine d’irrecevabilité, de présenter cette contestation avant l’expiration du délai de recours dans un mémoire distinct et motivé".
3. Loi n° 77-2 du 3 janvier 1977, Articles 2 et 37 : En se référant à ces articles, le Conseil d'État souligne que la législation en question permet à certaines personnes de réaliser des missions normalement réservées aux architectes. Les critiques portant sur leur application ne répondent pas aux exigences de clarté et de sérieux nécessaires pour qu'une question puisse être transmise au Conseil constitutionnel. Ce manque de précision rend les arguments insuffisants pour justifier une transmission.
En somme, la décision du Conseil d'État se fonde sur un cadre juridique solide et souligne l'importance du respect des règles concernant la soumission des QPC, tout en écartant les préoccupations soulevées par M. B... quant à la légalité des dispositions contestées.