Résumé de la décision
La décision concerne un recours en rectification pour erreur matérielle introduit par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) à l'encontre d'une décision du Conseil d'État. La CNR soutenait qu'une erreur dans la localisation d'une usine hydroélectrique (indiquée comme étant sur l'Isère alors qu'elle se situe sur le Rhône) avait influencé le jugement. La société Electricité de France (EDF) a également présenté un recours incident pour rectifier une autre erreur matérielle. Le Conseil d'État a rejeté le recours de la CNR, considérant que l'erreur n'avait pas d'influence sur le jugement, et a également rejeté le recours incident d'EDF pour être tardif. Aucune des demandes de frais n'a été acceptée.
Arguments pertinents
1. Recevabilité du recours : Le Conseil d'État a jugé que le recours en rectification de la CNR n'était pas recevable, car l'erreur matérielle invoquée n'avait pas exercé d'influence sur le jugement de l'affaire. Il a précisé que "cette erreur matérielle n'est pas susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire".
2. Délai de recours : Concernant le recours incident d'EDF, le Conseil d'État a noté qu'il avait été introduit plus de deux mois après la notification de la décision contestée, ce qui le rendait irrecevable.
3. Frais de justice : Le Conseil d'État a également décidé qu'il n'y avait pas lieu de faire droit aux conclusions des parties concernant les frais, en raison des circonstances de l'affaire.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 833-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que "lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel ou du Conseil d'Etat est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification". Le Conseil d'État a interprété cet article en soulignant que l'erreur doit avoir une influence sur le jugement pour que le recours soit recevable.
2. Délai de deux mois : Le même article précise que le recours doit être introduit dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision. Le Conseil d'État a appliqué cette règle pour rejeter le recours incident d'EDF, en affirmant que "le recours présenté à titre incident par la société Electricité de France, plus de deux mois après que lui a été notifiée la décision objet de cette demande, ne peut qu'être rejeté".
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article concerne la répartition des frais de justice. Le Conseil d'État a décidé qu'il n'y avait pas lieu de faire droit aux conclusions des parties au titre de cet article, en raison des circonstances particulières de l'affaire, ce qui montre une application discrétionnaire de cette disposition.
En somme, la décision met en lumière l'importance de la démonstration de l'influence d'une erreur matérielle sur le jugement pour la recevabilité d'un recours, ainsi que le respect des délais de procédure.