Résumé de la décision
La décision du Conseil d'État, de date du 30 septembre 2015, concerne un recours en annulation formulé par le Syndicat national des magistrats Force Ouvrière contre une note du garde des sceaux du 2 janvier 2015. Cette note précisait les modalités de rémunération des astreintes liées aux fonctions de magistrats. Le Conseil a, d’une part, annulé la disposition relative au paiement de l'indemnité d'intervention pour les magistrats en déplacement sous astreinte, considérant qu'elle était illégale. Par ailleurs, il a rejeté le surplus des conclusions du requérant, estimant que les autres dispositions de la note n'étaient pas irrégulières et relevaient de la compétence du garde des sceaux.
Arguments pertinents
1. Annulation partielle : Le Conseil d'État a statué qu'une partie de la note était illégale et a annulé la disposition stipulant que l'indemnité d'intervention était due en cas de déplacement du magistrat sous astreinte. Cela montre une limitation des prérogatives de l'administration par rapport aux normes fixées par la loi.
Citation pertinente : "la note du 2 janvier 2015 a été annulée... en tant qu'elle prévoyait que l'indemnité d'intervention était due en cas de déplacement du magistrat sous astreinte."
2. Compétence de l'administration : Concernant le surplus des conclusions, le Conseil d'État a relevé que le syndicat ne précisait pas en quoi les autres dispositions contredisaient les attributions du comité technique ministériel. Il a ainsi confirmé que les dispositions attaquées relevaient de la compétence du garde des sceaux, ayant le devoir de définir ces modalités.
Citation pertinente : "il ne ressort pas des dispositions contestées que celles-ci ne relevaient pas de la compétence du garde des sceaux, ministre de la justice."
Interprétations et citations légales
1. Article 42 de l’ordonnance du 22 décembre 1958 : Cet article établit le principe selon lequel les magistrats perçoivent une rémunération fixée par décret. Dans cette décision, il est mis en lumière que la définition des modalités de rémunération doit se faire dans le cadre légal fixé, intégrant les limites de l'autorité des ministres.
Citation directe : "Les traitements des magistrats sont fixés par décret en conseil des ministres."
2. Décret n° 2003-1284 du 26 décembre 2003 - Article 10 : Ce décret permet l'indemnisation des astreintes pour certains magistrats et précise que les modalités de celle-ci sont à définir par un arrêté conjoint. La décision du Conseil d'État rappelle que, bien que ces indemnités soient régies par les textes, leur interprétation peut varier et nécessite clarté pour éviter les abus.
Citation directe : "Dans la limite des crédits ouverts à cet effet, les magistrats... peuvent bénéficier de l'indemnisation des astreintes.../ Le montant de cette indemnisation et ses modalités d'attribution sont fixés par un arrêté conjoint..."
Cette décision met en exergue l'importance d'une bonne articulation entre les textes règlementaires et les responsabilités administratives, tout en insistant sur le respect des compétences de chaque acteur dans la gestion des indemnités des magistrats.