Résumé de la décision
M. B..., agent technique de la commune de Pau, a subi un accident de service en 2001 et a déposé une demande d'indemnisation pour préjudices subis en 2007. Le tribunal administratif a partiellement accordé une indemnisation. M. B... a ensuite fait appel. La cour administrative d'appel de Bordeaux a rejeté cet appel, en considérant que certaines demandes étaient prescrites. M. B... se pourvoit en cassation contre cet arrêt. La décision de la Cour administrative d'appel a été annulée en raison d'une erreur de droit relative aux dates de consolidation de l'état de santé de M. B..., et l'affaire a été renvoyée à la cour pour être réexaminée.
Arguments pertinents
1. Prescription des créances : La Cour a rappelé que « toutes créances qui n'ont pas été payées dans un délai de quatre ans à partir du premier jour de l'année suivant celle au cours de laquelle les droits ont été acquis » sont prescrites (Loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968).
2. Consolidation des préjudices : La Camar a noté que le délai de prescription commence à compter de la date à laquelle « l'état de santé de la victime » est considéré comme consolidé. En l’espèce, la cour a retenu deux dates de consolidation différentes pour les préjudices physiologiques et psychologiques, ce qui constitue une « erreur de droit ».
3. Droit à réparation : Il a été conclu que les préjudices découlant d'une aggravation postérieure à la consolidation peuvent toujours faire l’objet d’une demande d’indemnisation, soulignant l’importance d'évaluer correctement les dates de consolidation pour la détermination de la prescription.
Interprétations et citations légales
- Loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968 - Article 1er :
La cour a cité que « Sont prescrites, au profit de l'Etat, des départements et des communes, [...] toutes créances qui n'ont pas été payées dans un délai de quatre ans à partir du premier jour de l'année suivant celle au cours de laquelle les droits ont été acquis ». Cela souligne l’importance de respecter les délais de prescription dans les demandes d'indemnisation.
- Inadéquation des dates de consolidation : Dans sa décision, la cour a mis en lumière que « la consolidation de l'état de santé de la victime d'un dommage corporel fait courir le délai de prescription pour l'ensemble des préjudices directement liés au fait générateur… ». Cette interprétation met en avant la nécessité d'unifier les dates de consolidation pour la clarté et l'équité dans l'indemnisation.
- Délai de prescription et préjudices nouveaux : La cour a précisé que l'expiration du délai de prescription ne remet pas en cause la réparation de nouveaux préjudices découlant d'une aggravation postérieure à la date de consolidation, ce qui est crucial pour protéger les droits des victimes dans des situations complexes d'accidents et de pathologies évolutives.
Cette décision illustre l'importance des dates de consolidation en droit administratif et les implications de la prescription des créances dans le cadre de la responsabilité des collectivités publiques.