Résumé de la décision
La décision concerne M. A..., un ancien agent public de Pôle emploi recruté en CDI, qui a été placé en congé de maladie puis en congé de grave maladie. Pôle emploi a décidé de ne pas renouveler son congé de grave maladie, le plaçant en congé de maladie sans traitement et l’a ensuite licencié pour inaptitude physique. M. A... a contesté cette décision devant le tribunal administratif, qui a partiellement accueilli sa demande. L’affaire a été portée devant la cour administrative d'appel, qui a rejeté l'appel de M. A.... Ce dernier s'est pourvu en cassation, qui a finalement annulé l'arrêt de la cour administrative d’appel, considérant qu'il y avait eu une erreur de droit en ce qui concerne l'évaluation médicale de son aptitude et a donné raison à M. A... sur le licenciement.
Arguments pertinents
1. Principes du reclassement : La décision souligne que si un agent public se trouve médicalement constaté inapte à son emploi, l'employeur doit rechercher des possibilités de reclassement avant de prononcer un licenciement. Comme indiqué dans le jugement, "lorsqu'il a été médicalement constaté qu'un salarié se trouve, de manière définitive, atteint d'une inaptitude physique à occuper son emploi, il incombe à l'employeur public, avant de pouvoir prononcer son licenciement, de chercher à reclasser l'intéressé dans un autre emploi".
2. Erreur de droit : La cour a conclu que la cour administrative d'appel, en se basant uniquement sur le fait que M. A... n'avait pas contesté son inaptitude et en déduisant cela comme une acceptation de son licenciement, n'a pas examiné si Pôle emploi s'était réellement mépris sur l'interprétation du certificat médical. La décision précise que "même en l'absence de contestation auprès de Pôle emploi, un agent peut soutenir devant le juge qu'un employeur s'est trompé sur la portée d'un certificat médical".
Interprétations et citations légales
1. Inaptitude physique et reclassement : Le principe général est que l'employeur doit proposer un emploi adapté à l'état de santé de l'agent, conforme aux dispositions légales. Cette application est précisée dans la décision selon laquelle : "c'est seulement lorsque ce reclassement est impossible que l'employeur peut procéder au licenciement".
2. Couverture juridique : Cette décision fait référence au décret n° 2003-1370 du 31 décembre 2003, qui établit les règles concernant les agents contractuels, en précisant que les mêmes principes de reclassement s'appliquent. Le Code de justice administrative - Article L. 761-1 est également évoqué pour le versement de sommes à titre de frais de justice, stipulant que dans le cas d'une partie gagnante, il est de droit d'obtenir réparation de ses frais.
3. Conclusion sur la décision : En somme, la décision souligne l'importance d'une évaluation correcte des capacités de l'agent et du respect des droits associés au reclassement avant un licenciement, appliquant strictement les règles légales en vigueur pour protéger les droits des agents publics. M. A... a obtenu réparation, illustrant que l’employeur ne peut s’appuyer sur une interprétation erronée des documents médicaux pour justifier un licenciement.