Résumé de la décision
Mme B..., bénéficiaire d'une pension de réversion suite au décès de son époux fonctionnaire, a déclaré vivre en concubinage notoire depuis 1999. En conséquence, la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) a interrompu le versement de sa pension et lui a réclamé le remboursement d'un indu de 95 363,26 euros. Le tribunal administratif de Caen a rejeté sa demande d'annulation de cette décision. Mme B... a alors formé un pourvoi en cassation. La décision de la Cour administrative d'appel a annulé le jugement du tribunal administratif, en raison de l'absence de mention des textes législatifs pertinents dans le jugement attaqué.
Arguments pertinents
1. Non-respect des prescriptions légales : Le jugement du tribunal administratif ne mentionne pas les dispositions législatives et réglementaires applicables, en particulier celles du décret du 9 septembre 1965, qui régissent le droit à pension de réversion. La Cour souligne que "le jugement attaqué ne satisfait pas aux prescriptions de l'article R. 741-2 du code de justice administrative", qui impose de mentionner les textes en application.
2. Droit à pension de réversion : La Cour rappelle que le droit à pension de réversion est régi par les dispositions en vigueur à la date du décès de l'ayant cause, ce qui implique que les règles applicables au moment du décès de M. A...B... doivent être prises en compte.
3. Perte du droit à pension en cas de concubinage notoire : La Cour cite les dispositions de l'article 43 du décret du 9 septembre 1965, qui stipule que "le conjoint survivant ou divorcé qui contracte un nouveau mariage ou vit en état de concubinage notoire perd son droit à pension". Cette règle est essentielle pour justifier l'interruption du versement de la pension.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 741-2 : Cet article impose que "la décision [...] contient [...] les visas des dispositions législatives ou réglementaires dont elle fait application". L'absence de ces visas dans le jugement constitue une irrégularité qui entraîne son annulation.
2. Décret n° 65-773 du 9 septembre 1965 - Article 43 : Cet article précise que "le conjoint survivant ou divorcé qui contracte un nouveau mariage ou vit en état de concubinage notoire perd son droit à pension". Cette disposition est cruciale pour comprendre la décision de la CNRACL d'interrompre le versement de la pension de réversion.
3. Décret n° 2003-1306 du 26 décembre 2003 - Article 47 : Ce décret reprend les dispositions de l'article 43 du décret de 1965, confirmant ainsi la continuité de la règle selon laquelle le concubinage notoire entraîne la perte du droit à pension.
En conclusion, la décision de la Cour administrative d'appel met en lumière l'importance de la mention des textes législatifs dans les jugements administratifs et rappelle les conséquences juridiques du concubinage notoire sur le droit à pension de réversion.