Résumé de la décision
Le capitaine M. A... B... a été sanctionné le 19 juillet 2018 par un arrêt de trente jours pour avoir publié un message critique sur Facebook concernant le service militaire volontaire, ce qui a été jugé comme un manquement au devoir de réserve. M. B... a contesté cette décision en faisant valoir des vices de procédure, des erreurs de fait et une atteinte à sa liberté d'expression. Le tribunal administratif a toutefois rejeté sa requête, confirmant la légitimité et la proportionnalité de la sanction.
Arguments pertinents
1. Procédure de sanction : La décision d'imposer une sanction au capitaine B... a été validée par le tribunal, qui a souligné que le général commandant le service militaire volontaire était en droit de demander une sanction. Le tribunal a déclaré : "Il résulte de ces dispositions que le général commandant le service militaire volontaire avait la faculté de demander à l'autorité militaire de premier niveau dont relevait le capitaine B... qu'une sanction lui soit infligée."
2. Error in fact: Le tribunal a écarté l'argument selon lequel la décision faisait référence à des publications sur plusieurs réseaux sociaux. Il a noté : "il ne ressort pas des pièces du dossier que l'autorité disciplinaire aurait entendu lui imputer la diffusion de ce message sur d'autres réseaux sociaux que Facebook."
3. Liberté d’expression : Le tribunal a également stipulé que la restriction de la liberté d’expression était justifiée par l’obligation de réserve imposée aux militaires, affirmant que cette restriction "poursuit un but légitime au sens de ces stipulations".
4. Proportionnalité de la sanction : Les circonstances entourant la diffusion du message, ainsi que le passé disciplinaire de M. B..., ont été prises en compte. Le tribunal a jugé que l'autorité militaire "n'a pas inexactement apprécié les faits ni [...] pris une sanction disproportionnée".
5. Détournement de pouvoir : Le tribunal a conclu qu'une allégation de détournement de pouvoir n'était pas établie dans ce cas.
Interprétations et citations légales
1. Code de la défense - Article R. 4137-16 : Cet article stipule que "lorsqu'un militaire a commis une faute ou un manquement, il fait l'objet d'une demande de sanction motivée adressée à l'autorité militaire de premier niveau." Cette disposition est interprétée ici comme conférant le droit au général commandant de demander une sanction pour un manquement au devoir de réserve même si le manquement a eu lieu dans un cadre non officiel.
2. Article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme : Ce texte garantit la liberté d'expression. La décision judiciaire indique que "la restriction apportée à cette liberté d'expression par l'obligation de réserve qui s'imposait à lui", étant donnée la nature de son message, constitue une restriction légitime, ce qui est renforcé par le fait que "...la publicité du message de M. B... était de nature à jeter le discrédit sur l'institution militaire."
En résumé, la décision soutient que le devoir de réserve est une obligation justifiable et nécessaire dans le cadre militaire, et que les autorités militaires peuvent légitimement appliquer des sanctions disciplinaires pour des transgressions, même si elles interviennent en dehors des heures de service.